70ème Festival de Cannes: passage en revue du jury

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De Pedro Almodovar à Will Smith en passant par Agnès Jaoui, Paolo Sorrentino, Jessica Chastain ou encore Park Chan-wook, passage en revue du jury du 70e festival de Cannes, qui s’est ouvert mercredi soir, et aura la mission délicate de désigner la Palme d’Or. – Almodovar, un président nommé désir. Avec des films comme «Matador» et «Femmes au bord de la crise de nerfs», Pedro Almodovar (67 ans) a redonné des couleurs au cinéma espagnol dans les années 1980, avant de devenir un des plus grands cinéastes au monde. Même s’il n’a jamais remporté de Palme d’or, «Tout sur ma mère» a récolté le Prix de la mise en scène (1999) et «Volver» ceux du scénario et d’interprétation collective pour ses actrices (2006). – Jessica Chastain, rousse flamboyante. En six ans, la belle actrice américaine de 40 ans s’est forgée une filmographie de choix: incarnation de la douceur maternelle dans «Tree of Life» (Terrence Malick, Palme d’or 2011), femme déterminée à débusquer Ben Laden dans «Zero Dark Thirty» (Kathryn Bigelow, 2012), scientifique à fleur de peau dans «Interstellar» (Christopher Nolan, 2014) ou lobbyiste sans morale dans «Miss Sloane» (John Madden, 2017). – Will Smith, la cool attitude. L’acteur américain de 48 ans est un des mieux payés d’Hollywood, fort de succès comme la trilogie «Men in Black», «Independence Day» ou «Hancock». Issu de la télévision avec «Le prince de Bel-Air», il a été salué par la critique en 2001 pour «Ali» de Michael Mann où il incarnait la légende de la boxe. – Agnès Jaoui, fine plume. Les talents de scénariste de la Française de 52 ans lui ont valu d’être 4 fois récompensée aux Césars avec Jean-Pierre Bacri, qui fut longtemps son compagnon. A eux deux, ils ont façonné une certaine façon de chroniquer le quotidien avec un ton doux-amer et des dialogues faisant mouche («Cuisine et dépendances», «Un air de famille», «Le goût des autres»). – Park Chan-wook, l’oeil du virtuose. Grand habitué de Cannes depuis le Grand Prix obtenu en 2004 pour son percutant «Old Boy», le cinéaste de 53 ans est le fer de lance du nouveau cinéma sud-coréen. En 2009, il avait été récompensé du Prix du Jury pour «Thirst, ceci est mon sang». – Paolo Sorrentino, le style italien. Incontournable sur la Croisette puisque 6 de ses 7 longs-métrages ont été sélectionnés en compétition, dont «Il Divo», Prix du Jury en 2008, et «La Grande Bellezza», oublié du palmarès 2013. Talent du cinéma transalpin, le réalisateur de 46 ans est un artiste passionné, parfois excessif, qui ne laisse personne indifférent. – Maren Ade, révélation cannoise. La scénariste et réalisatrice allemande de 40 ans avait fait souffler un vent de fraîcheur en 2016 au festival avec «Toni Erdmann». Ce film drôle et touchant sur les relations entre un père loufoque et sa fille un peu trop sage avait récolté les suffrages de la critique, à défaut de ceux du jury. En 2009, son précédent opus «Everyone Else», une étude de couple, avait obtenu l’Ours d’argent à Berlin. – Gabriel Yared, la bonne composition. Le compositeur français (67 ans), aux plus de 100 bandes originales, a débuté en 1980 avec «Sauve qui peut (la vie)» de Jean-Luc Godard, avant de marquer les esprits avec «37°2 le matin» (Jean-Jacques Beineix). Depuis, ses talents se sont exportés à Hollywood («Le patient anglais» d’Anthony Minghella) et ailleurs («Juste la fin du monde» de Xavier Dolan). – Fan Bingbing, l’étoile chinoise. Actrice, chanteuse, égérie de marques de luxe, productrice, elle est à 35 ans la plus grande star chinoise actuelle et trouve donc toute sa place à Cannes. Si sa filmographie reste confidentielle à l’international, elle tente de conquérir Hollywood depuis son rôle dans «X-Men, Days of the Future Past» (Bryan Singer, 2004).