Le 71ème Festival de Cannes dévoile les films et les stars attendus

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Qui pour accompagner le couple glamour Javier Bardem-Penelope Cruz sur la Croisette en mai? Le Festival de Cannes dévoile jeudi les films et les stars attendus pour la plus grande manifestation mondiale du 7e Art, qui veut redonner de l’éclat à ses soirées de gala. Le délégué général du Festival Thierry Frémaux, en charge de la sélection, et le président Pierre Lescure annonceront en fin de matinée les films retenus en sélection officielle. Dont la vingtaine de longs métrages en lice pour la Palme d’or remise le 19 mai. Le lauréat de l’an dernier était «The Square» du Suédois Ruben Östlund. Comme chaque année, la sélection devrait faire l’objet d’un savant équilibre entre réalisateurs reconnus et nouveaux venus, glamour et exigence, films venus de France, des Etats-Unis et d’ailleurs dans le monde. Un candidat est déjà connu: l’Iranien Asghar Farhadi («Une séparation»), qui présentera le 8 mai, en ouverture et en compétition, son thriller psychologique en espagnol «Everybody Knows», avec les stars Javier Bardem et Penelope Cruz. Pour le reste, une flopée de cinéastes européens sont sur les rangs, parmi lesquels l’Italien Paolo Sorrentino pour son biopic de Silvio Berlusconi «Loro», le Hongrois Laszlo Nemes pour «Sunset», le Danois Lars Von Trier pour «The House That Jack Built» avec Uma Thurman, le Britannique Terry Gilliam pour son film maudit «L’Homme qui tua Don Quichotte» avec Adam Driver, … Godard est déjà de la partie à travers l’affiche dévoilée mercredi: un baiser entre Jean-Paul Belmondo et Anna Karina dans «Pierrot le fou».Côté français, le western en anglais de Jacques Audiard «Les Frères Sisters» avec Joaquin Phoenix pourrait être là s’il ne préfère pas un festival d’automne, plus proche des Oscars. D’autres noms circulent, dont ceux d’Olivier Assayas («E-Book» avec Juliette Binoche et Guillaume Canet), Stéphane Brizé («Un autre monde» avec Vincent Lindon), Pierre Schoeller («Un peuple et son roi»), … Terrence Malick («Radegund») ou Damien Chazelle («First man» avec Ryan Gosling) pourraient être dans la course chez les Américains, la Japonaise Naomi Kawase («Vision» avec Juliette Binoche) et le Chinois Jia Zhangke («Ash is purest white») chez les Asiatiques, et l’Argentin Pablo Trapero («La Quietud» avec Bérénice Bejo) chez les Latino-Américains. Hors compétition, la projection du prochain film dérivé de la saga «Star Wars», consacré à Han Solo, s’annonce déjà comme un événement. Le Festival, qui n’a décerné la Palme d’or à une femme qu’à une seule reprise (à Jane Campion en 1993, pour «La Leçon de piano»), devrait être aussi attentif cette année à la place des femmes après le séisme Weinstein. Il s’est d’ailleurs choisi une présidente du jury engagée sur cette question, l’actrice australienne Cate Blanchett.Après les festivités ayant marqué le 70e anniversaire l’an dernier, le Festival apporte également des retouches à son organisation. Les selfies seront interdits sur le tapis rouge, tandis que la presse découvrira désormais les films en même temps que la 1ère mondiale en soirée, voire après, et non plus en amont. Et ce afin de «redonner toute leur attractivité et tout leur éclat aux soirées de gala», selon Thierry Frémaux. Cette réforme a suscité l’inquiétude des critiques quant à la qualité de la couverture, mais est soutenue par les producteurs français de l’UPC (Union des producteurs de cinéma), et «souhaitée», selon eux, par «les équipes des films» qui veulent de «véritables premières mondiales». Elle devrait permettre notamment d’éviter des montées des marches douloureuses après des critiques négatives, comme ces dernières années pour les réalisateurs américains Sean Penn («The Last Face») et Gus Van Sant («Nos souvenirs»). Enfin, le Festival a pensé aux plus jeunes avec, pour la 1ère fois, un pass «Trois jours» à destination des passionnés de cinéma de 18 à 28 ans, sélectionnés sur lettre de motivation.