A. WEILL (SFR Média) : «BFM Paris s’inspire de News 12, le réseau de télévision new-yorkais»

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Lancement hier soir à 19h00 de BFM Paris, la première chaîne d’info de la région parisienne. Accessible gratuitement aux douze millions de Franciliens sur le canal 30 de la TNT et sur le canal 49 ou 63 de la box SFR, la chaîne est aussi disponible sur son site internet et son application (Apple et Android). Quels sont les enjeux de ce lancement ? Réponse avec Alain WEILL, Président de NextRadioTV et Directeur général de SFR Média.

MEDIA +

Quelles ambitions avez-vous pour BFM Paris ?

ALAIN WEILL

«S’informer, circuler, profiter», tel est le slogan de la chaîne. Dès aujourd’hui, nous permettons aux Franciliens d’être tenus informés en direct de tout grand événement d’actualité locale. BFM Paris donnera des informations sur les conditions de circulation, aussi bien en voiture que dans le métro, le RER ou sur le réseau SNCF Transilien. La météo sera fournie heure par heure. Nous allons traiter aussi de la politique de proximité, des sports, et des sujets qui concernent nos téléspectateurs. L’actualité culturelle (spectacles, sorties, cinéma) sera mise en avant. La matinale, baptisée «Bonjour Paris», sera diffusée chaque jour de la semaine de 6 à 9 heures. Elle sera présentée par Maxime Cogny et Aurélie Blonde. Le reste du temps, la chaîne sera très vivante. Elle ne sera pas incarnée en plateau, ce qui est très nouveau. Un ux d’infos permanent viendra alimenter la chaîne. Nous nous donnons la possibilité d’intervenir à tout moment dès que l’actualité s’accélère.

MEDIA +

De quel budget dispose BFM Paris ?

ALAIN WEILL

Six millions d’euros au départ et jusqu’à 10 millions assez rapidement. BFM Paris devient ainsi la 1ère chaîne locale en termes de budget. Cela représente 37 journalistes. La chaîne vivra à la fois de publicité et de reversements de ses distributeurs, comme SFR. C’est un nouveau modèle. Nous croyons aux chaînes payantes, y compris dans l’information. Les moyens et les images de BFM Paris seront mutualisés avec sa grande sœur BFMTV.

MEDIA +

BFM Paris, un laboratoire pour l’info locale ?

ALAIN WEILL

Plus que ça ! En France, nous sommes en retard dans le domaine de l’info locale par rapport à d’autres pays. Sur le territoire français, beaucoup de choses se centralisent à Paris. C’est pourquoi nous avons créé la 1ère chaîne locale dans la Capitale. Après, on verra si ça vaut le coût d’en lancer d’autres en France. Nous mènerons bientôt une expérience à Toulouse avec TV Sud où nous serons un actionnaire minoritaire.

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En combien de temps comptez-vous créer le réflexe BFM Paris ?

ALAIN WEILL

Difficile de donner un délai. Mais le reflexe prendra assez vite. Il ne faut pas oublier que la 4G sera généralisée en 2017 dans le métro. Cela va changer les habitudes des Franciliens. Ils regarderont beaucoup plus la télévision sur mobile. Et leur proposer une chaîne d’info locale dans le métro, cela fait partie de notre projet.

MEDIA +

L’iPhone est votre principal outil de tournage. Pourquoi ?

ALAIN WEILL

BFM Paris existe grâce à la technologie et à ses nouveaux moyens de production. Nous avons voulu créer une chaîne d’info s’inspirant de News 12, le réseau de télévision new- yorkais. A l’époque, BFMTV s’était aussi inspirée des grandes chaînes d’information aux Etats-Unis. Après, il faut savoir filtrer, s’adapter et créer un projet qui corresponde aux besoins des Franciliens.

MEDIA +

Pour ses tournages, BFM Paris s’est dotée d’un hélicoptère. Or, on ne peut pas survoler Paris…

ALAIN WEILL

Nous pouvons survoler l’Île de France ou le périphérique. Cela fait partie des images aériennes basiques, appréciées des téléspectateurs d’une chaîne locale. Ces plans pourront servir aussi à BFMTV.

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On ne vous arrête plus ! Quelle sera l’étape suivante ?

ALAIN WEILL

Nous sommes raisonnables. Je suis heureux que l’alliance avec Altice entraîne l’accélération de notre groupe. C’est très rassurant.

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Vous étiez inquiet de l’arrivée de LCI sur la TNT gratuite. Finalement tout va bien ?

ALAIN WEILL

Non, tout ne va pas bien pour les chaînes d’information. Sur trois chaînes d’info privées, il y en a deux qui perdent beaucoup d’argent. L’information coûte chère. Le secteur aujourd’hui est déstabilisé. De notre côté, on s’en sort bien mais nous restons prudents et vigilants. Grâce à SFR Média, nous avons pu lancer trois chaînes en six mois, ce qui est unique dans le paysage audiovisuel français. Nous avons créé 200 emplois. Nous avons répondu par la dynamique.