Accident sur le tournage de «Dropped»: décision sur l’indemnisation reportée à la fin de l’enquête

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SiËge de la chaÓne de tÈlÈvision TF1 ‡ Boulogne le 16/02/05 Photo Jean-Christophe MARMARA / Le Figaro

Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Paris (Tass) a reporté sa décision sur les indemnités réclamées par la famille d’une victime d’un accident d’hélicoptères, lors du tournage de l’émission «Dropped» (TF1) en mars 2015 en Argentine, a-t-on appris vendredi par des avocats.
«Comme nous l’avions demandé, le tribunal a décidé le 23 janvier d’un sursis à statuer dans l’attente de l’issue de la procédure pénale», toujours en cours, a expliqué Cédric Fischer, l’avocat de la société de production ALP. La famille d’une journaliste décédée, Lucie Mei-Dalby, embauchée en CDD sur le tournage, réclamait près de 400.000 euros d’indemnités à son ancien employeur, ALP productions, pour «faute inexcusable».
Le 9 mars 2015, le tournage de ce jeu d’aventures prévu pour TF1 avait tourné au drame : deux hélicoptères étaient entrés en collision en plein vol, causant la mort de dix personnes dont trois sportifs français de haut niveau, la navigatrice Florence Arthaud, le boxeur Alexis Vastine et la nageuse Camille Muffat, ainsi que plusieurs personnes employées par la société de production ALP.
Dans cette émission de téléréalité, les participants, lâchés en pleine nature, devaient regagner le plus rapidement la civilisation, sans nourriture ni boussole. Depuis trois ans, les deux enquêtes menées en Argentine et en France cherchent à établir les éventuelles responsabilités pénales dans ce drame. Mais à ce stade, en France, aucune mise en examen n’a été prononcée par les juges d’instruction du pôle accidents collectifs : ALP et son directeur de production ont été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté, échappant à ce stade à des poursuites.
En décembre 2015, le Jiaac, équivalent argentin du bureau enquête analyse (BEA) français avait mis en lumière une «combinaison de facteurs» à l’origine de l’accident : proximité entre les deux appareils, non respect de la réglementation argentine, présence d’un caméraman à côté du pilote mais aussi l’hypothèse d’un éblouissement des pilotes.
De son côté, la société de production estime avoir pris «toutes les mesures nécessaires pour préserver les salariés et les participants des risques inhérents» au tournage de l’émission, expliquait Me Cédric Fischer, après l’audience du 17 novembre.
Sur le volet des indemnisations, le Tass de Nanterre doit rendre une décision le 15 février concernant la demande de la famille d’un cameraman, lui aussi décédé. D’autres procédures similaires sont en cours à Lyon et Laon (Aisne).