Alcatel-Lucent (Nokia) : rassemblement à Paris de salariés contre un nouveau plan social

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«Non aux licenciements, non aux délocalisations»: des salariés d’Alcatel-Lucent, filiale de Nokia, se sont rassemblés mardi à proximité de l’Assemblée nationale à Paris pour protester contre le nouveau plan social annoncé par l’équipementier télécom finlandais, le 3ème en 3 ans. Ils étaient plus de 150 salariés du site de Nozay (Essonne), où 354 postes sont visés, à s’être réunis à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC, dont les représentants étaient auditionnés par le groupe de travail de la commission des Affaires économiques sur la situation sociale chez Nokia. Ce troisième plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) chez Alcatel-Lucent depuis son rachat début 2016 par Nokia, avec également 54 postes supprimés à Lannion (Côtes-d’Armor), a été annoncé mi-janvier. Il cible à nouveau tous les métiers support (administratif, finances, support clients…). «Dans mon service, on est 20. Quatorze postes sont touchés» et vont être «délocalisés en Roumanie», a témoigné un ingénieur travaillant pour l’interface technique client. «Ça délocalise, c’est juste ça», a abondé une autre salariée. Outre la Roumanie, des postes seront aussi redéployés en Hongrie et au Portugal, selon les syndicats. Avec la multiplication des plans sociaux, «on arrive à une masse critique en termes de compétences. La R&D ne se suffit pas à elle-même, on va perdre des clients», craint Bruno Bailly, élu CFE-CGC, en déplorant le «manque de vision» de la direction. Pour lui, il faut aussi que «le politique pousse pour qu’il y ait de la 5G européenne. Ces technologies, notamment dans le coeur de réseau, on les veut européennes et pas chinoises», poursuit-il, en référence au géant chinois des télécoms Huawei. Ce PSE est un «non-sens qui emmène l’entreprise dans le mur, y compris la R&D», juge Claude Josserand (CGT). Et «quand 100% d’un service est supprimé, zéro départ contraint, c’est du pipeau», relève Roland Tutrel (CFDT). «A un moment, ça devient compliqué de travailler. Il n’y a plus de RH ici, on ne sait pas à qui s’adresser. Au moindre problème, on doit faire des tickets», raconte une ingénieure en R&D, pas concernée par le plan mais venue «par solidarité». Quand elle est entrée en 1990 dans l’entreprise, qui s’appelait encore CGE, c’était le «plus grand groupe français», se souvient-elle.