Les Amis de la Terre alertent la DGCCRF des «pratiques commerciales trompeuses» d’Amazon

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Les Amis de la Terre ont annoncé lundi avoir déposé un dossier auprès de la Répression des fraudes (DGCCRF) afin de l’alerter sur des «pratiques commerciales trompeuses» d’Amazon, qu’ils accusent de plusieurs violations du droit.
Le géant américain du commerce en ligne «n’informe pas correctement les consommateurs» sur la provenance des produits vendus sur son site: la société étant devenue une importante place de marché – c’est-à-dire qu’elle héberge sur son site des vendeurs tiers – ses produits «ne sont pas distingués» de ceux qu’elle vend directement, estime Alma Dufour, chargée de campagne de l’association.
Amazon se protège derrière ce «rôle d’intermédiaire» afin d’être dégagée «de toute responsabilité envers les consommateurs français, ceux-ci se retrouvant alors confrontés à des vendeurs injoignables ou des sociétés-écrans, voyant leur droit à la garantie légale bafoué», ajoutent les Amis de la Terre.
«En cas de défectuosité d’un produit acheté en vente directe, Amazon.fr renvoie le consommateur vers le fabricant, alors que la loi lui impose de prendre en charge la garantie directement», explique encore l’association. Enfin, elle affirme que le système de reprise des déchets électriques et électroniques imposé par le Code de l’environnement «est tout simplement inexistant». Or le gouvernement a annoncé ce printemps, dans le cadre de sa feuille de route sur l’économie circulaire, qu’il favoriserait des pratiques telles que le réemploi et le recyclage, en prônant la lutte contre les déchets.
Début juillet, Brune Poirson, la secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, a annoncé le lancement d’un «indice de réparabilité» des produits, qui sera effectif au 1er janvier 2020. Si la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ne constate pas le délit, «nous saisirons le procureur de la République», a ajouté la militante.
Les Amis de la Terre, qui dénoncent «l’impact dramatique sur les ressources et le climat de la guerre des prix» menée par Amazon, demandent par conséquent au gouvernement «de faire cesser les infractions constatées et d’imposer la réparation et la non-destruction des biens par la vente en ligne, au niveau européen».
L’association a été alertée de ces pratiques par un reportage de l’émission «Frontal 21» sur la chaîne de télévision allemande ZDF, diffusée en juin dernier. Des employés du géant américain y expliquaient avoir détruit des produits (lave-vaisselles, lave-linges, tablettes etc…) retournés par les clients, la plupart en parfait état de marche ou avec de légers défauts.