Australie: les géants de la tech inquiets face à un projet de loi de cybersécurité

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Les principaux partis australiens ont passé un accord mardi pour adopter une loi sur la cybersécurité exigeant des géants technologiques qu’ils aident les services de sécurité à décrypter les communications des terroristes et criminels présumés. La coalition conservatrice au pouvoir justifie cette législation par la nécessité de permettre aux services de sécurité d’enquêter sur les crimes graves comme le terrorisme ou la pédophilie, citant le cas de trois hommes accusés de s’être servis de messageries cryptées pour projeter des attaques. Des géants comme Google et Facebook accusent le texte de les rendre vulnérables aux pirates tandis que les défenseurs des libertés civiles dénoncent des menaces contre la vie privée. L’opposition travailliste a annoncé son soutien au projet, expliquant avoir obtenu les concessions qu’elle réclamait en matière de responsabilité et de garanties. «Ce projet de loi est loin d’être parfait», a déclaré Mike Dreyfus, un responsable du Parti travailliste, cité par la chaîne publique ABC. «Mais ce compromis va donner aux services de police et de renseignement les pouvoirs dont ils ont besoin durant la période de Noël».

Aux termes du projet qui doit être adopté d’ici jeudi, Canberra pourra contraindre les entreprises du secteur à lever leurs protections technologiques, masquer les opérations secrètes des forces de police et aider ces dernières à accéder aux données des smartphones et aux messageries. Les entreprises s’exposeraient à des amendes de plusieurs millions de dollars en cas de refus d’accéder aux demandes des enquêteurs, avait expliqué le gouvernement en août. Elles pourraient cependant contester en justice les requêtes des investigateurs. Le Digital Industry Group Inc (DIGI), qui représente les grands acteurs du secteur comme Facebook, Twitter, Google ou Amazon, a fait valoir que la loi les contraindrait à créer des failles dans leurs systèmes qui pourraient être exploitées par des hackers.