Benoît DANARD, Directeur des études, des statistiques et de la prospective au CNC
Pour la sixième année consécutive, le CNC a réalisé une étude sur l’économie de la télévision de rattrapage (TVR) en France. Tour d’horizon avec Benoît DANARD, Directeur des études, des statistiques et de la prospective au CNC.
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En 2016, la consommation de télévision de rattrapage augmente de 27,1% à 6,5 milliards de vidéos vues. Ce chiffre va-t-il poursuivre son évolution de manière significative ?
Benoît DANARD
Cette forme de consommation a encore un potentiel de croissance important. La progression du replay est régulière et elle est portée par une très forte consommation de programmes pour enfants, notamment d’animation. C’est le segment de marché qui connaît la plus forte croissance car l’offre s’est enrichie et structurée. C’est la seule cible pour laquelle il y a un package bien identifié avec des marques connues des enfants et des parents. Il est de plus en plus facile de consommer en rattrapage, quels que soient les terminaux : télévision, tablette, ordinateur et smartphone. En 2015, 47,5% des consommateurs déclaraient consommer de la télévision de rattrapage au moins une fois par semaine. En 2016, ce chiffre est de 55%. En parallèle, le chiffre d’affaires publicitaire des services de télévision de rattrapage est estimé à 105 M€, contre 90M€ en 2015.
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La quasi-totalité des programmes TV sont-ils disponibles en replay ?
Benoît DANARD
Quasiment tous les programmes sont disponibles sauf quelques contenus éventuellement étrangers ou des compétitions sportives. Les films ne font pas l’objet d’une offre en rattrapage gratuite pour des raisons de droits. Nous avons des taux de disponibilité très élevés en replay qui peuvent atteindre 90% sur les chaînes historiques et 50% pour la TNT (car ces dernières acquièrent beaucoup plus de programmes étrangers). Au total, 20.597 heures de programmes sont disponibles chaque mois.
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72,6% des programmes sont consultables plus de 30 jours. La règle du J+7 est-elle terminée ?
Benoît DANARD
Non, cela veut tout simplement dire que cette règle des 7 jours ne concerne que certains programmes. Les plateformes de replay, surtout sur internet, se sont positionnées avec des logiques de bandes de programmes. Tout ce qui est flux est disponible sur de longues périodes. Si vous voulez revoir le JT d’il y a deux ans sur cette même plateforme, vous devriez le trouver. Cela dépend de la typologie des genres et des droits audiovisuels.
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Quel est le support privilégié pour consommer du replay en France ?
Benoît DANARD
Les terminaux qui connaissent la plus forte progression en termes d’usages de catch-up TV, ce sont les supports mobiles (2,93 milliards de vidéos vues) avec les smartphones et les tablettes. C’est une tendance qui continue à croître. Le terminal moins utilisé aujourd’hui pour le replay est l’ordinateur (2,2 milliards). Nous avons aussi une progression de l’usage sur l’écran de télévision (2,38 milliards). Selon les tranches d’âges, les usages diffèrent. Les jeunes se portent énormément sur les terminaux mobiles.
