B. FALLOT (Fremantle) : «La création française est un axe prioritaire de développement»

1114

Bruno FALLOT, Président de Fremantle France

«La France a un Incroyable Talent» est de retour ce soir en Prime Time sur M6 pour une 13ème saison. L’occasion de nous entretenir avec Bruno FALLOT, Président de Fremantle France depuis le 1er mars 2018. La société produit aujourd’hui des programmes de divertissement tels que «L’amour est dans le pré», «Questions pour un champion» et dispose toujours de marques iconiques comme «Le Juste Prix», «Nouvelle Star» ou «La Famille en Or». Entretien.

MEDIA +

Après une saison compliquée suite au départ précipité de Gilbert Rozon, comment avez-vous envisagé la suite de «La France a un Incroyable Talent» sur M6 ?

BRUNO FALLOT

De prime abord, nous avons respecté le triptyque du format : un casting hyper fort, un jury complémentaire et une animation engagée. Depuis janvier et pendant 6 mois, nous étions en casting. Nous avons repéré une grande communauté d’artistes amateurs, de talents français en devenir à l’étranger et notamment au Québec où se situe la plus grande école de cirque au monde. La saison dernière, nous lancions un appel à casting dans l’émission. Par ce biais, des milliers d’inscriptions nous sont parvenues. Ces dernières ont été décortiquées par une dizaine de personnes à Fremantle qui ont recontacté les candidats. En parallèle, nos équipes sont parties sur le terrain en région pour organiser une trentaine de scènes ouvertes dans des cabarets.

MEDIA +

Le choix du jury est fondamental…

BRUNO FALLOT

C’est exact ! Et dans la mesure où Gilbert Rozon et Kamel Ouali ne sont plus là, la question que l’on se pose est «qui aimerions-nous voir dans ce fauteuil et qui pourrait avoir un œil professionnel avec suffisamment de personnalité ?». Unanimement, le 1er nom qui est sorti est Marianne James. Et pour créer une unité à quatre, Sugar Sammy qui a un humour politiquement incorrect, rejoint l’équipe. Coïncidence, il est québécois. Après avoir assisté à son spectacle, Fremantle et M6 n’ont pas hésité à le recruter. Avant le tournage, une journée d’intégration est organisée avec les jurés. Ils y font connaissance. C’est une étape primordiale pour qu’ils se vannent et s’amusent une fois sur le plateau.

MEDIA +

Le format «Got Talent» voyage-t-il toujours autant dans le monde ?

BRUNO FALLOT

Il s’agit du format le plus adapté à l’international ! L’un des derniers grands pays à ne pas l’avoir fait était la Mongolie. C’est chose faite! Le programme est redoutablement efficace. Dans certains territoires, la version junior de «Got Talent» existe. Mais comme en France, nous avons déjà des enfants dans la version originale, cela nous suffit.

MEDIA +

Grâce à votre riche catalogue de formats, proposez-vous aux diffuseurs le retour d’anciennes émissions ?

BRUNO FALLOT

Il y a des cycles. «Une famille en or» qui est dans notre catalogue a vécu une 2ème vie sur TF1 entre 2007 et 2014, et «Family Battle» en 2017 sur C8. «Le Bigdil» qui a récemment été élu le jeu TV qui manque le plus au public, attise de nouveau la réflexion des diffuseurs pour faire revivre la marque.

MEDIA +

Qu’aimeriez-vous adapter en France ?

BRUNO FALLOT

Il y un «hit format» dont le titre international est «Who Knew ?» (Qui l’eût cru ?). C’est un carton absolu en Allemagne. Le programme a multiplié par 3 l’audience de la case. Il s’agit d’un divertissement de bande, d’humeur et de questions, mais sans candidat, qui en est à sa 4ème saison. Tous les pays frontaliers de l’Allemagne l’ont adapté. Toutes les chaînes historiques françaises commencent à nous en parler. D’autre part, nous avons récemment adapté pour M6, «Mon admirateur secret» avec Julia Vignali qui était à la base un pilote. Le programme a tellement plu que la chaîne l’a diffusé en 2ème partie de soirée le 23 octobre dernier. L’audience était largement au rendez-vous (1,59 million de téléspectateurs, 16,6% de part d’audience et 22% sur les Femmes Responsables des Achatsd de moins de 50 ans, ndlr). Un appel à candidatures a été lancé via 6play pour une éventuelle suite.

MEDIA +

Quelle est votre stratégie en matière de création française ?

BRUNO FALLOT

La création est un axe prioritaire de développement. En quelques mois, nous avons vendu et produit quatre nouveautés qui sont des créations françaises. «Tous les vœux sont permis» avec Éric Antoine, qui reviendra cette saison sur M6, a été vendu dans les pays de l’Est et fera l’objet d’un développement spécial pour les pays anglophones. L’émission «Qui prendra la suite ?» (France 3), a été vendue et produite au Portugal. D’autre part, nous venons de tourner un programme tout en images pour la chaîne M6 qui a vocation à devenir un grand format de Prime Time. Enfin, pour France 5, nous avons enregistré une collection magazine autour d’un héros emblématique de Bande Dessinée. 

MEDIA +

Après «Nouvelle Star» et «X Factor», quel est le futur talent show de Fremantle ?

BRUNO FALLOT

Lors du dernier MIPCOM, Fremantle a présenté le dernier format de Simon Cowell, «The Greatest Dancer», commissionné par la BBC One, en diffusion en janvier 2019. C’est le futur de Talent Show avec un storytelling basé sur l’emotainement. On y raconte la vraie histoire d’une audition de danse.

MEDIA +

Un mot sur «L’amour est dans le pré» qui connaît pour la première fois de son histoire une diffusion à la rentrée sur M6. La greffe semble avoir prise…

BRUNO FALLOT

Oui, et ce n’était pas gagné. On a eu quelques interrogations. Le public se demandait où l’émission était passée cet été. Mais hasard du calendrier, entre la «Coupe du Monde de Football» et «Audition Secrète», M6 a décidé de faire de «L’Amour est dans le Pré» le programme phare de la rentrée. Le pari est réussi puisque nous sommes leaders quasiment tous les lundis. Les chiffres à J+7 sont puissants.