«La Belle et la Bête»: Disney époussette l’un de ses classiques d’animation

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C’est un conte vieux comme le monde (ou les années 90 du moins): Disney époussette l’un de ses classiques d’animation, ajoute des acteurs vivants et tout le monde fait fortune. La magie pourrait fonctionner une fois encore avec «La Belle et la Bête».Depuis que Jason Scott Lee a irrité les puristes en Mowgli adulte dans «Le livre de la jungle: le film» (1994), le géant du divertissement a sorti plusieurs versions modernisées de ses dessins animés les plus célèbres, générant 4 milliards de dollars dans le monde. Ces dernières années cette opération s’est accélérée, vu les résultats souvent mirobolants au box-office. Après «Cendrillon» et encore une version du «Livre de la Jungle» avec moult effets spéciaux stupéfiants sortie l’an dernier, c’est «La Belle et la bête», l’un des trésors de Disney, qui va recevoir un lifting en version live. Avec l’Anglaise Emma Watson, 26 ans, qui a grandi en jouant Hermione Granger dans la saga «Harry Potter», dans le rôle de Belle, il sort vendredi aux Etats-Unis et le 22 mars en France. C’est peu de dire que le long-métrage est attendu: sa bande-annonce a été visionnée 92 millions de fois en une journée, un record. «Beauty and the Beast», qui revisite le dessin animé de 1991, a coûté la somme étourdissante de 300 millions de dollars, mais ne devrait pas avoir de mal à rentrer dans ses frais. Déjà devenu le film familial aux pré-ventes les plus rapides de l’histoire selon le site de billetterie de cinéma Fandango, battant «Le Monde de Dory», les analystes anticipent 150 millions de dollars de recettes lors de son week-end d’ouverture. Cela pourrait aussi devenir l’un des remakes les plus controversés de l’histoire de Disney. De multiples polémiques ont secoué les réseaux sociaux, allant de la forme de la théière de Madame Potts à une photo un peu dénudée d’Emma Watson dans le magazine «Vanity Fair», qui s’est défendue en affirmant qu’exposer le contour de ses seins ne contredit pas son engagement d’ambassadrice de l’ONU pour la cause des Femmes.Sans oublier l’émoi suscité par «Le Fou», le servile Gaston, clairement homosexuel dans la nouvelle version (interprété par Josh Gad) ce qui fait de lui le 1er personnage ouvertement LGBT de la galaxie Disney. Au moins un cinéma d’Alabama, Etat conservateur du sud des Etats-Unis, a refusé de le programmer. Et le gouvernement russe a envisagé une interdiction avant d’opter pour une interdiction aux mineurs. «Quel a été l’objectif de cette histoire depuis 300 ans? Ca parle de regarder de plus près et d’accepter les gens pour ce qu’ils sont vraiment», a assuré le réalisateur Bill Condon («Twilight», «Dreamgirls»…) lors d’une récente rencontre avec des journalistes à Beverly Hills. «D’une manière emblématique de Disney, nous incluons tout le monde», a-t-il ajouté. Six ans après le dernier des huit «Harry Potter», Emma Watson, qui a refusé le rôle qui a valu un Oscar à Emma Stone dans «La La Land» pour pouvoir incarner Belle, réalise ici la plus importante performance de sa vie adulte. «Le slogan du film est «un conte vieux comme le monde» et c’est vrai», estimait la comédienne à la 1ère hollywoodienne du film, dont l’affiche est riche en stars: Kevin Kline, Emma Thompson, Ewan McGregor, Ian McKellen, Stanley Tucci… et Dan Stevens («Downton Abbey») dans la peau velue de «La Bête». «J’aime que dans notre version Belle ne soit pas quelqu’un d’à part et isolée (…). Dans notre film elle est une militante au sein de sa propre communauté», a également souligné Emma Watson, qui dit aimer à la fois la version de Jean Cocteau et René Clément de 1946 tout comme celle de 1991. Si vous n’êtes pas un adepte des versions «live» des classiques de Disney, mieux vaut se voiler les yeux pour les quelques années à venir: 13 autres titres sont actuellement à divers stade de production dont «Cruella» – la méchante des «101 Dalmatiens» – «Mulan», «Dumbo», ou encore «Aladdin».