Le bitcoin revient sur le devant de la scène

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Après 7 années d’une existence mouvementée, le bitcoin est revenu sur le devant de la scène en ce début d’année en frôlant des niveaux inédits. Voici quelques données sur cette monnaie virtuelle à la réputation sulfureuse:

– Le bitcoin, qu’est-ce que c’est ? Le terme vient de l’anglais «coin», pièce de monnaie, et «bit», unité de mesure informatique binaire. Il désigne une monnaie virtuelle qui tire son origine d’un logiciel conçu en 2009 par un ou plusieurs informaticiens, se cachant derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto. L’identité de son créateur reste mystérieuse. En mai 2016, un entrepreneur australien, Craig Wright, avait revendiqué la paternité du bitcoin mais face aux doutes émis par des spécialistes des crypto-monnaies, il avait renoncé à le prouver, affirmant n’avoir «pas le courage» de supporter la pression publique. Contrairement aux devises physiques telles que l’euro ou le dollar, le bitcoin n’est régi par aucune banque centrale ni aucun gouvernement, mais par une vaste communauté d’internautes. Il peut être échangé contre des services (payer la course d’un taxi par exemple), des marchandises ou même d’autres devises, du moment que l’autre partie prenante à la transaction en accepte le principe. Il est désormais utilisé par des milliers de sites web et même certaines boutiques «réelles». L’avantage ? Le bitcoin est assorti de frais de transaction quasi nuls, en l’absence d’intermédiaire bancaire, et les paiements s’effectuent en quelques minutes seulement. Il existe de nombreuses autres crypto-monnaies dans le monde, comme ORObit, Litecoin, Quark ou encore Dogecoin, mais le bitcoin occupe une place ultra-dominante.  

– Où s’en procurer ? Pour créer des bitcoins, un simple ordinateur suffit, mais en réalité l’opération est aujourd’hui réservée à des spécialistes dotés de moyens financiers élevés du fait de la puissance de calcul nécessaire. Une fois un logiciel gratuit téléchargé, la fabrication de cette monnaie – le «minage» – peut commencer. Le prospecteur de bitcoins rejoint alors un réseau réunissant des dizaines de milliers d’ordinateurs dans le monde. Sa mission: résoudre des équations successives qui lui valent d’être récompensé en cas de succès par les bitcoins tout juste fabriqués. Le système de cryptage employé garantit la sécurité des transactions et permet de retracer tous les échanges réalisés depuis la création de la monnaie. L’algorithme génère les bitcoins en nombre décroissant jusqu’à ce que le total en circulation, actuellement plus de 16 millions d’unités, atteigne le plafond de 21 millions. Le simple curieux qui veut se procurer des bitcoins sans les créer peut convertir des monnaies sonnantes et trébuchantes contre des bitcoins sur des plateformes dédiées.

– Combien vaut un bitcoin? Depuis sa naissance, il a été soumis à d’importants mouvements de fluctuation. S’il s’affichait à plus de 1.100 dollars jeudi sur le Bitcoin Price Index, moyenne des plateformes d’échange dans le monde, il ne valait que quelques centimes à son lancement. Parce que le total des bitcoins est limité, des économistes soulignent le fait que son cours est amené à augmenter sur le long terme. 

– Quel avenir pour le bitcoin ? Le bitcoin s’est bâti une réputation sulfureuse en raison de son manque de transparence, après la faillite en 2014 de la plateforme d’échanges MtGox. Son patron, le Français Mark Karpelès, a passé plusieurs mois en prison au Japon sur des accusations de détournement de fonds. Instrument selon ses détracteurs de tous les trafics illégaux du fait de l’anonymat des paiements, le bitcoin est par ailleurs, dans sa forme actuelle, vulnérable au vol ou toute autre opération frauduleuse. Un important site d’échange de bitcoins basé à Hong Kong a ainsi été contraint l’été dernier de suspendre les transactions après la découverte d’une faille dans ses systèmes de sécurité qui pourrait s’être soldée par un vol de l’équivalent de 65 millions de dollars.