Bruno PATINO (ARTE) : «L’événementialisation de l’antenne est l’un des objectifs de la saison»

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Bruno PATINO, Directeur éditorial d’ARTE France

Hier matin, en marge du «Sunny Side of The Doc», le marché international du documentaire de La Rochelle, la chaîne franco-allemande ARTE a détaillé sa politique documentaire. L’occasion de nous entretenir avec Bruno PATINO, Directeur éditorial d’ARTE France.

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Genre audiovisuel à part entière sur ARTE, comment le documentaire s’inscrit-il au cœur de l’identité de la chaîne ?

Bruno PATINO

Le documentaire sur ARTE représente 54% de la grille, ce qui correspond à 88 heures de programmes par semaine et 88 M€ investis chaque année. En France, 315 heures de nouveaux documentaires sont proposées annuellement, dont plus de 260 heures coproduites. Notre implication repose sur la richesse d’une offre inégalée en matière de volumes, de types d’écritures, de nombre d’auteurs et de partenaires impliqués. ARTE a mis en avant – dans sa dernière campagne – le thème de l’ouverture. A cet égard, nous continuons à brasser toutes les thématiques avec cohérence et harmonie. Selon moi, le documentaire doit être une expérience qui impacte le spectateur. Exigeante et accessible, notre chaîne va mettre l’accent cette saison sur trois points précis. Nous voulons tout d’abord investir sur le temps long, entre 2, 4 et 10 ans. Le deuxième élément, c’est notre implication dans l’histoire plus actuelle. Troisième point, l’immersion. Elle va renforcer, entre autres, les impressions sensorielles du spectateur. Dès lors que l’on parle de réalité virtuelle par exemple, les modes narratifs changent. Dès la rentrée, nous proposerons des expériences immersives qui feront sens, y compris dans le domaine de l’art.

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Face à la profusion de documentaires, vous est-il difficile d’événementialiser l’antenne ?

Bruno PATINO

Pour que l’ensemble des programmes ait un impact, une utilité sociale, culturelle et individuelle, nous travaillons sur 3 choses. La première, l’installation de rendez-vous avec des dénominations de cases qui explicitent la proposition éditoriale. Deuxièmement, nous devons événementialiser davantage l’antenne. C’est l’un des objectifs de l’année. Enfin, nous devons être au plus près du public et provoquer la rencontre dans l’ensemble de leurs usages.

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Quelle est votre politique de coproductions internationales ?

Bruno PATINO

Je ne réagis pas en termes de pourcentages concernant les coproductions internationales. En revanche, il y a de grands projets qui nécessitent des coproductions de ce type. En raison de son caractère binational et in fine européen, ARTE a cette capacité de travailler naturellement et facilement avec ses cousins étrangers : PBS, BBC, etc.

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Êtes-vous ouvert à toutes les formes de narration ?

Bruno PATINO

Bien entendu ! Le documentaire s’inscrit à la fois dans sa permanence et sa réinvention. La polyphonie des langages nous intéresse énormément. De plus, avec les accords producteurs que nous avons signés, nous pouvons dorénavant proposer une catch-up à chaque multidiffusion. De ce fait, le documentaire n’a jamais été autant exposé sur l’ensemble des déclinaisons éditoriales d’ARTE.