Bruxelles appelle à «une approche européenne sur les «fake news»»

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La commissaire européenne à l’Economie et à la Société numériques, Mariya Gabriel, a appelé lundi à «une approche européenne» sur les «fake news» ou fausses informations, en inaugurant un groupe d’experts sur ce dossier, alors que le président français Emmanuel Macron souhaite légiférer avant fin 2018. «Nous avons besoin d’une approche européenne pour éviter tout risque de fragmentation», a plaidé Meme Gabriel, lors d’un point presse à l’occasion de la 1ère réunion à Bruxelles d’un groupe de travail composé de 40 experts européens chargés de plancher sur le sujet. «La proposition du président Macron montre clairement l’importance politique de la question et montre en même temps (…) que toute solution doit être mûrement réfléchie», a ajouté la commissaire bulgare, qui a pris ses fonctions l’été dernier. Le groupe de travail sur les «fake news», qu’elle a mis sur pied, comprend des journalistes, comme le responsable des réseaux sociaux à la rédaction en chef de l’AFP, Grégoire Lemarchand, des représentants de grands médias européens (RTL, Mediaset, Sky News), de la société civile (RSF), des universitaires ainsi que des géants technologiques (Facebook, Twitter et Google). Ce groupe d’experts doit formuler des recommandations d’ici au printemps 2018. «Même si elles ne sont ni illégales, ni nouvelles, les fausses informations se propagent aujourd’hui à un rythme inquiétant», a estimé Mme Gabriel. «C’est pourquoi nous devons élaborer, avec la participation de tous, des mécanismes permettant d’identifier les fausses infos et de limiter leur circulation», a-t-elle insisté. La commissaire européenne a parallèlement affirmé «son engagement pour la liberté d’expression», soulignant que «personne n’a l’intention de contraindre les citoyens de croire ou pas à une information particulière». Le 3 janvier dernier, le président français Emmanuel Macron a annoncé un texte de loi pour lutter contre les «fake news» sur internet en «période électorale», probablement avant la fin 2018. Ce projet de loi a été critiqué par l’opposition de droite en France, mais aussi à l’étranger. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a critiqué lundi l’initiative de M. Macron, estimant que ces informations seraient définies «sans discussion, sans preuve».