C. CAUQUELIN (C+) : «Les chaînes PLANETE+ ont pris le pari de la production originale»

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Christine CAUQUELIN

Directrice des Chaînes Thématiques Découverte du Groupe CANAL+

Dans le cadre du «Sunny Side of The Doc» qui se tient actuellement à de La Rochelle, les chaînes PLANETE+, membres de l’ACCeS ont dévoilé leur line-up. L’occasion pour Christine CAUQUELIN, Directrice des Chaînes Thématiques Découverte du Groupe CANAL+, de revenir sur les points marquants.

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Diversité de programmes, variété d’écritures, d’angles, de genres et de regards, comment se positionnent  les chaînes PLANÈTE+ ?

Christine CAUQUELIN

En prenant en charge les chaînes thématiques du Groupe CANAL+, j’ai été surprise par les larges possibilités offertes par ces antennes. Les chaînes PLANETE+ ont pris le pari de la production originale. Dans l’écosystème de l’offre documentaire, la forte concurrence est portée par des acteurs étrangers (National Geographic, Discovery,…). Si nous voulons exister, il faut implanter un ancrage culturel. Les chaînes PLANETE+ porte un ancrage français. Quand nos programmes s’exportent –  c’est le cas de la collection «Rêver le futur» vendue dans 60 pays – c’est l’écriture française qui voyage. On a développé cette ligne éditoriale comme étant une façon de signer notre identité et de nous distinguer de l’offre internationale. Cela ne nous empêche pas de coproduire ou préacheter des films avec des producteurs étrangers.

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Vos investissements dans la production française continuent-ils de croître ?

Christine CAUQUELIN

Oui, c’est le cas. En 2014, nous avions 70 heures de productions originales, 106 en 2015 et 133 cette année. Ces œuvres originales, nous les finançons correctement avec des tarifs équivalents à ceux de France 5. En fonction des projets, notre apport varie entre 50.000 et 150.000 €. J’ai préacheté 133 heures de documentaires cette année. Mon coût de grille a doublé entre 2014 et 2016. Nous cultivons cet espace de liberté, d’expression et d’expérimentation. Les chaînes thématiques doivent être des laboratoires. C’est ce que nous avions fait avec «Pourquoi nous détestent-ils ?» (3X75’) en allant jouer sur les clichés autour du racisme. Il y a aussi des sujets très anglés comme dans «Despote Housewife» (3X52’) avec une approche singulières sur les femmes de dictateurs. En bref, il y a l’envie de se distinguer par rapport à ce qui existe sur les grandes chaînes hertziennes.

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Finalement, vous prenez des risques éditoriaux plus assumés ?

Christine CAUQUELIN

C’est exact ! Et prendre des risques, c’est aussi accompagner des projets au long court. Nous venons de signer un partenariat sur plusieurs années avec «Energy Observers», le premier navire hydrogène autour du monde. A travers une collection de 8X52’ qui arrivera fin 2017, PLANETE+ accompagnera le bateau durant son tour du monde de cinq ans à la rencontre de ceux et celles qui se mobilisent pour la planète.

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Quelle est votre démarche pour vendre aux mieux vos documentaires ? 

Christine CAUQUELIN

Nos films doivent être capables de séduire un public à l’étranger. Ce sont des productions sur lesquelles nous investissons pour qu’elles passent les frontières. Ces chaînes ont des vocations internationales. PLANETE+ est distribuée par tous les grands Telco au Canada. Même chose pour Seasons depuis septembre.

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Parmi les projets en cours, qu’avez-vous commandé ? 

Christine CAUQUELIN

Nous avons lancé la production d’une collection documentaire sur «Nos 5 sens» (5X52’). Le film «Humanité sur mesure» (52’) est parti à la découverte d’un éditeur universel d’ADN. Dans «Super Nature» (5X52’), nous nous sommes posés la question du biomimétisme. Pour la première fois, la série «Opérations Spéciales» (3X75’) relate les opérations secrètes les plus incroyables, les plus audacieuses et les plus délicates que les forces spéciales françaises ont dû mener ces dernières années (l’opération HK35 en Afghanistan, la libération du Carré d’as en Somalie, l’opération Licorne en Côte d’Ivoire).