C. NEGRIER (France 3 Cinéma) : « Notre particularité est de soutenir le cinéma d’animation hexagonal »

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Cécile NEGRIER, Directrice de France 3 Cinéma

A l’occasion du 70ème Festival de Cannes, France Télévisions – premier investisseur en clair en faveur de la production cinématographique – propose une programmation spécifique du 14 au 30 mai. Rencontre aujourd’hui avec Cécile NEGRIER, Directrice de France 3 Cinéma.

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Dans le cadre du Festival de Cannes, comment France 3 Cinéma se positionne-t-elle ?

Cécile NEGRIER

La qualité des films coproduits par notre filiale est régulièrement saluée par les spectateurs, les critiques et les professionnels. Quatre longs métrages coproduits par France 3 Cinéma ont été sélectionnés au Festival de Cannes cette année : «120 Battements par minute» de Robin Campillo, «Happy End» de Michael Haneke, «Le Redoutable» de Michel Hazanavicius, «Rodin» de Jacques Doillon et le film d’animation «Zombillénium» d’Arthur de Pins en Séance spéciale enfant. Pour rappel, l’année dernière, nous avions fait le choix de nous concentrer sur des films qui abordent la problématique de l’engagement citoyen, militant ou dans la société civile.

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Quels sont les critères pour être coproduit par France 3 Cinéma ?

Cécile NEGRIER

Une de nos missions est d’accompagner les films d’auteurs : nous suivons et voyons grandir des réalisateurs depuis un certain temps. C’est le cas par exemple pour Xavier Beauvois avec son dernier long-métrage «Les Gardiennes». Une autre de nos missions est de faire découvrir de nouveaux talents. En parallèle, nous recherchons des longs métrages qui peuvent alimenter l’antenne de France 3. Notre particularité est de soutenir le cinéma d’animation hexagonal. Nous avons été très heureux du couronnement cannois, critique et public de «Ma vie de courgette» projeté à la Quinzaine des Réalisateurs l’année dernière et qui a connu un beau succès en salles, tout en étant récompensé par deux César.

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Combien de films France 3 Cinéma accompagne-t-il chaque année ?

Cécile NEGRIER

La saison passée, nous avons coproduit 29 longs-métrages. Nous essayons de maintenir ce niveau. France 3 Cinéma possède une enveloppe globale de 22M€. Ce budget correspond à 3,5% du chiffre d’affaires de l’antenne. L’apport dans un film est déterminé en fonction de la cohérence du projet. Cette année, nous accompagnons «Un peuple et son roi», un film historique de Pierre Schoeller au budget conséquent de 17M€, qui sera tourné en France et qui constitue le plus gros apport de France 3 Cinéma cette année. Le film va traiter du paysage politique au moment de la révolution française. Nous avons aussi des films dimensionnés de manière différente, comme des documentaires avec des budgets moindres aux alentours de 1M€, 1,5M€.

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Quelles tendances percevez-vous parmi les projets reçus cette année ?

Cécile NEGRIER

Les thématiques sont très variables. En revanche, le marché répond à la demande des spectateurs. Il y a ainsi plus de propositions de comédies aujourd’hui. Elles réalisent d’ailleurs de beaux succès au box-office en salles. Les propositions de thriller déjà très traitées en télévision, sont moins présentes au cinéma actuellement.

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Que pensez-vous de l’éditorialisation des films mis à l’antenne ?

Cécile NEGRIER

A la télévision, il est important de mettre en valeur les films dans un écrin particulier. A l’occasion du Festival de Cannes, nous travaillons en coordination avec l’antenne en nous focalisant sur la programmation ayant une orientation très cannoise. France 3 va par exemple proposer une soirée spéciale le jeudi 25 mai en Prime Time avec «Le passé» interprété par Bérénice Bejo et Tahar Rahim, suivi de «Mister Turner» de Mike Leigh. Les antennes s’alignent sur ce rendez-vous particulier. Le reste de l’année, il va y avoir des éditorialisations à caractère événementiel.