C. TRIANA (ProImagenes Colombia) : «La Colombie s’impose désormais comme un leader dans le domaine de l’audiovisuel»

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Claudia TRIANA, Directrice de ProImagenes Colombia

L’audiovisuel colombien connaît un véritable essor. Détails avec Claudia TRIANA, Directrice de ProImagenes Colombia, organisme en charge de la promotion du secteur audiovisuel rattaché au Ministère de la Culture, de l’Éducation et du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme.

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La Colombie se positionne-t-elle parmi les territoires audiovisuels les plus importants d’Amérique Latine ?

Claudia TRIANA

La Colombie s’impose désormais comme un leader dans le domaine de l’audiovisuel, bénéficiant chaque année d’infrastructures, de matériels et d’écoles supplémentaires consacrés au 7ème art et à l’audiovisuel. Le pays possède suffisamment de talents et de créativité pour répondre aux exigences du marché international de l’industrie audiovisuelle. En Colombie, nous avons mis en place il y a 18 ans un système de réglementation fondé sur des mesures incitatives. Ce système a rapidement positionné la Colombie comme l’une des cinématographies émergentes latino-américaines. La loi de la culture, promulguée en 1997 a créé le ministère de la Culture et le fond Proimagenes-Colombia. Ces deux entités travaillent de concert à l’attribution de subventions audiovisuelles avec des budgets respectifs de 4,3M€ et 11,5M€. En 2003, la loi sur la culture a été complétée par l’adoption de la loi sur le cinéma qui a mis en place des aides financières pour l’industrie cinématographique. Elles comprennent : les subventions FDC (Fondo Para el Desarrollo Cinematografico) et l’aide fiscale pour ceux qui investissent dans des projets cinématographiques.

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Les recettes générées par l’industrie cinématographique en Colombie ont été multipliées par 3 en 10 ans. Pour quelle raison ?

Claudia TRIANA

Au cours de ces années, nous avons réussi à canaliser ces subventions vers le secteur cinématographique qui s’élève à plus de 130 M$. Un exemple réussi de collaboration publique et privée qui ne dépend pas du budget national. Contrairement au Mexique, au Brésil ou à l’Argentine qui ont déjà consolidé leur industrie, nous commençons tout juste à en créer une en Colombie. En 2016, nous avons sorti 41 films nationaux contre 1 seul en 1997.

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Quel est le potentiel du pays en termes d’infrastructures de production ?

Claudia TRIANA

Au cours des 13 dernières années, 270 longs métrages sont sortis, soit quasiment la même chose entre 1915 à 2003. Le nombre d’écrans de cinéma dans le pays est également passé de 260 à 1.120. A présent, 66 villes différentes ont leurs théâtres locaux. Même si la croissance des salles de cinéma dans le pays a été substantielle, elle est concentrée dans seulement 6% du pays et nous avons encore beaucoup de municipalités sans théâtres. Cette courbe de croissance au cours des deux prochaines années devrait se stabiliser à 1.200 écrans. Les exposants doivent faire face à l’évolution des habitudes de consommation. Ils vont devoir se concentrer sur l’attraction des salles de cinéma plutôt que sur l’augmentation de leur infrastructure.

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La Colombie parvient-elle à exporter correctement ses programmes et formats TV ?

Claudia TRIANA

La Colombie a eu une forte industrie télévisuelle, en particulier avec le succès de telenovelas comme «Café, con aroma de mujer» ou «Betty la fea» qui ont été vendus à environ 80 pays. Actuellement, nous produisons des séries à succès qui voyagent dans de nombreux territoires. Les principaux producteurs de ces contenus sont RCN et Caracol, les principales chaînes privées en Colombie. (En 2015, le pays a exporté 32,3 M$ en services audiovisuels. Entre janvier et juin 2016, les exportations ont atteint 30,2 €, soit 93% de croissance sur la même période, ndlr).