Cambridge Analytica : mis en cause par Facebook, Kogan assure avoir agi dans la légalité

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FILE - In this March 15, 2013 file photo, a Facebook employee walks past a sign at Facebook headquarters in Menlo Park, Calif. Facebook and Yahoo on Monday, Sept. 9, 2013 asked a secret court to allow them to disclose data on national security orders the companies have received under the Foreign Intelligence Surveillance Act. (AP Photo/Jeff Chiu, File)

Le psychologue russe Alexandr Kogan, l’un des développeurs d’une application utilisée par Cambridge Analytica pour recueillir des millions de données sur les utilisateurs de Facebook, s’est dit convaincu d’avoir agi en toute légalité, dans un entretien mercredi à la BBC. Se déclarant «choqué» par les accusations portées contre lui, il a estimé «être utilisé comme un bouc émissaire à la fois par Facebook et par Cambridge Analytica». «Nous pensions que nous faisions quelque chose de parfaitement normal», a-t-il dit à la BBC. «Cambridge Analytica nous a assurés que tout était parfaitement légal et en conformité avec les conditions d’utilisation» de Facebook, a-t-il dit. Facebook est au coeur d’une tourmente mondiale depuis que la société britannique Cambridge Analytica est accusée d’avoir récupéré sans leur consentement les données de 50 millions d’utilisateurs de Facebook pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d’influencer le vote des électeurs, afin de peser dans la campagne de Donald Trump. Ces données auraient été récupérées via une application de tests psychologiques téléchargée par 270.000 utilisateurs du réseau social et développée notamment par Aleksandr Kogan, qui, selon Facebook, les a ensuite fournies indûment à CA. Aleksandr Kogan, qui enseigne la psychologie à l’université de Cambridge, a mis au point un questionnaire de personnalité appelé This Is Your Digital Life. La société de Mark Zuckerberg s’est dite «scandalisée d’avoir été trompée» par l’utilisation des données de ses utilisateurs par Cambridge Analytica et a dit «comprendre la gravité du problème». Le scandale a fait chuter l’action Facebook, entraîné la suspension du patron de Cambridge Analytica, Alexander Nix, et la convocation de Mark Zuckerberg par une commission parlementaire britannique pour qu’il vienne s’expliquer, ainsi que par le Parlement européen. Aux Etats-Unis, les procureurs de New York et du Massachusetts, imités par le régulateur américain du commerce (FTC), ont lancé une enquête sur ce scandale.