Canal+ : Vincent Bolloré nie toute censure ou projet de publi-reportages

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Vincent Bolloré, patron de Vivendi et de Canal+, auditionné mercredi par des sénateurs, a nié toute censure ou projet de publi-reportages sur Canal+, «des blagues», a-t-il dit, affirmant en outre que «Canal+ est redressé».Interrogé sur la déprogrammation l’an dernier d’une enquête sur l’évasion fiscale au Crédit mutuel, il a répliqué: «Ce documentaire, je ne l’ai jamais vu. Les histoires de publi-reportages, je ne sais pas de quoi il s’agit. Je n’ai pas le pouvoir de supprimer quoi que ce soit». «Tout cela a été mis en avant pour éviter la diète» mise en oeuvre dans le groupe, a-t-il jugé. La diffusion du documentaire «ne nous intéressait plus» car «les informations étaient sorties dans Mediapart», a soutenu son n°2 Maxime Saada, assurant qu’il n’y avait «jamais eu la moindre intervention de Vincent Bolloré sur un programme de la galaxie Canal+». Quant au passage du documentaire sur France 3, «France Télévisions a diffusé le documentaire parce que nous l’y avons autorisé», a-t-il remarqué. Cette déprogrammation avait notamment été critiquée par Reporters sans frontières (RSF) et le collectif «Informer n’est pas un délit». A propos des projets de publi-reportages sur iTELE, rapportés par des journalistes de la chaîne, Maxime Saada a déclaré qu’il n’y avait eu «aucune consigne» là-dessus et que «les journalistes de Cnews (futur nom d’iTELE) disent eux-mêmes qu’ils sont libres, parfois trop libres». M. Bolloré a aussi contesté une enquête de France 2 sur des plantations, dont le groupe Bolloré est actionnaire minoritaire en Afrique, qui met en cause l’emploi de mineurs, en évoquant un procès des actionnaires majoritaires sur cette affaire. «Cette plantation ne nous appartient pas, aucun cadre de Bolloré n’y travaille. Nous sommes minoritaires», a-t-il dit. Les actionnaires majoritaires «ont envoyé un huissier qui a constaté que la personne qui dit avoir 14 ans (citée dans l’enquête, NDLR) en a 20». «Le procès dira ce qu’il en est». Il a par ailleurs défendu sa stratégie pour Vivendi et Canal+, qui commence selon lui à porter ses fruits. «La diète à Canal+ était nécessaire. En réalité, Canal est redressé», a-t-il affirmé. «Les résultats seront assez visibles rapidement, j’espère». «Le nombre d’abonnés augmente beaucoup en juin par rapport à juin de l’an dernier, pour la première fois», a-t-il précisé. «Les problèmes de Canal+ ont commencé bien avant (mon arrivée)», «je ne suis pas la cause des problèmes, je suis la conséquence et peut être la solution», a-t-il ajouté.