Cannes : Depardieu montera les marches du Palais des Festivals avec «The Valley of Love»

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Gérard Depardieu revient au Festival de Cannes par la grande porte, dans un film en compétition pour la Palme d’or, après le sulfureux «Welcome to New York» l’an dernier dans lequel il interprétait Dominique Strauss-Kahn. 

L’acteur français de 66 ans montera les marches du Palais des Festivals avec «The Valley of Love» du Français Guillaume Nicloux, dans lequel il joue aux côtés d’Isabelle Huppert, sa partenaire du film «Loulou» de Maurice Pialat (1980), ont annoncé les organisateurs. «The Valley of Love», produit par Sylvie Pialat (femme de Maurice Pialat et productrice du multi-récompensé «Timbuktu» d’Abderrahmane Sissako) raconte l’histoire d’un couple qui a perdu son fils mais décide d’aller l’attendre dans «La Vallée de la mort», où celui-ci leur avait donné rendez-vous. Pour Gérard Depardieu, qui avait reçu le prix d’interprétation à Cannes en 1990 pour «Cyrano de Bergerac» de Jean-Paul Rappeneau, c’est un retour en compétition après le scandale de «Welcome to New York» d’Abel Ferrara l’an dernier. Le film, inspiré de l’affaire DSK, avait défrayé la chronique lors de sa présentation en 1ère mondiale à Cannes en mai 2014 hors de toute sélection, dans un cinéma de quartier, avant de sortir en France directement en Vidéo à la demande (VOD). Le monstre sacré du cinéma français, à la renommée internationale, avait aussi été sur la Croisette l’an dernier pour présenter «United passion» du réalisateur français Frédéric Auburtin, un film sur l’histoire du Mondial de football, dans lequel il incarnait le Français Jules Rimet, président de la Fédération internationale de football (Fifa) pendant 33 ans. L’acteur français aux plus de 200 films s’est illustré ces dernières années par ses comportements outranciers et ses coups de gueule. Il avait défrayé la chronique fin 2012 en annonçant qu’il s’exilait fiscalement en Belgique avant d’acquérir la citoyenneté russe, proclamant son amitié pour le président Vladimir Poutine. 

Après les remous de l’an dernier, Depardieu revient cette fois au festival de Cannes pour un film qui ne devrait pas faire de vagues. Son 1er souvenir de Cannes remonte à 1967, quand il était «plagiste sur la Plage des Sports», avant de venir pour la 1ère fois au festival en 1973 pour un film culte qui a marqué sa carrière, «Les Valseuses» de Bertrand Blier, avec déjà Isabelle Huppert, racontait-il à Arte en 2009. «C’était un Cannes complètement différent de maintenant, c’était un Cannes qui véritablement s’occupait du cinéma. Cannes a vraiment changé en 1980-81 avec Mitterrand et les télévisions qui sont venues s’installer, notamment Canal+», ajoutait-il alors. En 1976, il était là dans «1900» de Bernardo Bertolucci, projeté hors compétition, avant de venir présenter en 1987 «Sous le soleil de Satan» de Maurice Pialat, qui avait obtenu la Palme d’or. C’est alors que Maurice Pialat, levant le poing devant les sifflets d’une partie du public qui espérait voir «Les Ailes du Désir» de Wim Wenders récompensé, avait lancé son célèbre: «Si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus». Avec «The Valley of Love», cinq longs métrages français au total sur 19 seront cette année en compétition officielle à Cannes, soit plus d’un quart des films en course pour la Palme d’or du 13 au 24 mai.  Ce film s’ajoutera à «Dheepan» de Jacques Audiard, «Mon roi» de Maïwenn, «La loi du marché» de Stéphane Brizé et «Marguerite et Julien» de Valérie Donzelli. «La tête haute», d’Emmanuelle Bercot, avec au générique une autre icône du cinéma français, Catherine Deneuve, fera l’ouverture du festival.