Cannes déroule le tapis rouge dès mercredi

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Cinq longs métrages en course pour la Palme d’Or, un quart des films toutes sections confondues: Cannes déroule le tapis rouge au cinéma français avec une mention spéciale aux actrices passées derrière la caméra, Maïwenn, Emmanuelle Bercot et Valérie Donzelli. «Le cinéma français, cette année, était absolument formidable. On aurait pu mettre sept films» dans la sélection officielle, a déclaré le délégué général du festival, Thierry Frémaux, en présentant la 68ème édition qui démarre mercredi. Ils ne seront finalement «que» cinq sur dix-neuf à concourir pour la Palme d’Or. Des habitués de la Croisette comme Jacques Audiard – Grand Prix pour «Un Prophète» en 2009 –  et des nouveaux venus comme Stéphane Brizé et Guillaume Nicloux, ce dernier s’offrant le luxe de diriger deux monuments du cinéma français, Isabelle Huppert et Gérard Depardieu, dans «The Valley of Love». Ces messieurs auront fort à faire face à deux actrices devenues réalisatrices également en compétition, Maïwenn, déjà auréolée du Prix du jury à Cannes en 2011 pour «Polisse» et Valérie Donzelli, dont le poignant «La Guerre est déclarée» avait fait sensation à la Semaine de la critique la même année. Cette dernière est cette fois en compétition avec «Marguerite et Julien», une histoire d’amour incestueuse, tandis que Maïwenn viendra défendre «Mon Roi», romance passionnée entre Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot. C’est à la même Emmanuelle Bercot que reviendra l’honneur d’ouvrir le festival, le 13 mai, avec «La Tête haute», film sur le parcours d’un jeune délinquant, où elle dirige l’icône du cinéma français, Catherine Deneuve. Pourquoi autant de filles sur la Croisette ? Pour Frédérique Bredin, la présidente du centre national du cinéma (CNC), c’est la consécration d’une nouvelle génération de réalisatrices «de plus en plus reconnue et récompensée dans les festivals et qui participe pleinement au renouveau du cinéma français».Mais le critique et historien du cinéma Jean-Michel Frodon voit plutôt dans cette «féminisation» un juste rééquilibrage. «Cannes avait été attaqué sur le nombre de femmes en sélections et manifestement les organisateurs ont voulu corriger le tir», a-t-il expliqué. Parce que «ce métier est fait par des hommes et presque pour des hommes», l’actrice Clotilde Courau se réjouit de la sélection de ses consoeurs. «Je trouve sain que ces femmes proposent leur point de vue, qui est un point de vue féminin, sans être féministe», a-t-elle déclaré. Elle sera présente à Cannes avec le film de Philippe Garrel, «L’Ombre des femmes», qui ouvrira la Quinzaine des réalisateurs.