Catherine ALVARESSE (France 2) : «Une dizaine de Prime documentaires seront proposés cette année»

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Catherine ALVARESSE, Directrice de l’Unité documentaires de France 2

L’offre documentaire de France 2 a pour ambition de «raconter, de partager et d’ouvrir de nouveaux champs de compréhension et de connaissance». Quels sont les projets pour la rentrée ? Rencontre avec Catherine ALVARESSE, Directrice de l’Unité documentaires de France 2, interrogée dans le cadre du «Sunny Side of The Doc», le marché international du documentaire, qui se tient en ce moment à la Rochelle.

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«Société» et «Culture» sont-ils les deux piliers de la politique documentaire de France 2 ?

CATHERINE ALVARESSE

Absolument ! Pour cette rentrée, il n’y a pas de grands changements dans les cases. Nous restons sur la même structure de programmation avec une dizaine de Prime Time documentaires par an. La case dominicale «Grandeur Nature» passe dorénavant le samedi. Pour la deuxième partie de soirée, la case «Infrarouge» conserve son positionnement sociétal.

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Quel est le budget global du documentaire sur France 2 ?

CATHERINE ALVARESSE

Nous sommes à une petite trentaine de millions d’euros sur la saison.

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Quelle tonalité souhaitez-vous insuffler aux documentaires de Prime Time ? Spectaculaires et événementiels ? 

CATHERINE ALVARESSE

Oui, c’est ce que nous voulons. France 2 est la première chaîne généraliste du service public. Le documentaire a toute sa place. En première partie de soirée, nous devons créer l’événement. Cela se traduit par de nouvelles formes d’écritures mais aussi par du spectacle documentaire. Dans ce domaine d’idées, nous développons un film sur «Victor Hugo, ennemi d’état» (Quad/Point du jour). Il s’agira de l’un des premiers Prime documentaire culturel, 100% fiction, au croisement de l’histoire. Nous nous orientons vers un 2X52’. Autre film en préparation, «Jacques Prévert» (Grand Angle Productions) dédié à l’artiste et à l’homme de lettres. Notre enjeu est d’offrir un film populaire, pour tous les âges avec de l’animation et de la chanson, pour rendre ce personnage de nouveau vivant. Enfin, «Notre-Dame de Paris» (Programm 33) sera à redécouvrir prochainement en 3D, en animation et en docu-fiction dans un Moyen Âge méconnu.

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Privilégiez-vous l’installation de collections ou de one-shot ?

CATHERINE ALVARESSE

L’ambition serait de trouver l’équilibre parfait entre les deux. Comme nous ne pouvons pas faire que des collections documentaires, nous investissons également le one-shot. Au sein de l’Unité documentaire, nous avons deux axes incarnés avec d’un côté Laurent Delahousse et ses rendez-vous «Un Jour, Un Destin» (Magnéto Presse) et «Un Jour, Une Histoire» (Magnéto Presse). De l’autre côté, Frédéric Lopez et «Rendez-vous en Terre Inconnue» revient 2 fois par an en moyenne avec le succès qu’on lui connaît. Ce rendez-vous fêtera d’ailleurs ses 10 ans en 2017. Pour le reste, nous sommes focalisés sur du documentaire non incarné. On réfléchit actuellement à revisiter l’histoire dans le cadre de séries.

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Sur la deuxième partie de soirée, ouvrez-vous le champ à des sujets plus complexes ?

CATHERINE ALVARESSE

C’est en effet notre vision des choses. En deuxième partie de soirée le mardi, nous voulons justement accueillir toutes les formes de documentaires autour de la thématique «Société» dans la case «Infrarouge». C’est un formidable espace pour donner la possibilité à des auteurs et des réalisateurs d’explorer des formes telles que l’immersion, l’investigation, l’enquête ou les films manifestes pour des causes que l’on revendique. Ce fut le cas pour le viol et le harcèlement. Nous aurons prochainement un opus baptisé «Trans, c’est mon genre» (Morgane). Ce sont des films radicaux et de paroles. Ces derniers racontent à la fois des histoires intimes et personnelles mais aussi, au contraire, des grandes aventures collectives. C’est le cas du projet «À l’école de l’être» (Scientifilms) qui raconte le concept mis en place par Frédéric Lenoir dans les écoles primaires où il associe l’apprentissage de la méditation et de la philosophie dès le plus jeune âge.

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Comment s’inscrivent vos documentaires au sein des soirées continues ?

CATHERINE ALVARESSE

Vincent Meslet, Directeur exécutif de France 2 partage cette volonté de proposer des soirées verticales. Nous faisons par conséquent des petits pas de côté qui sont bien agréables. En cinéma par exemple, quand le film «Hippocrate» sera diffusé, nous proposerons ensuite le documentaire «Devenir médecin» (Brother Films), un film qui s’inscrira dans le cadre de la soirée continue.

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Lancerez-vous de nouvelles cases documentaires prochainement sur France 2 ?

CATHERINE ALVARESSE

Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. Nous aborderons ce chantier pour la rentrée prochaine, en 2017.