Chanson francophone à la radio: les producteurs indépendants approuvent l’idée d’une baisse des quotas

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Les producteurs de disques indépendants (UPFI) ont approuvé mardi l’idée de pouvoir revoir à la baisse les quotas de chansons francophones pour les radios qui prendraient des engagements en matière de diversité musicale. L’évolution du système des quotas, qui impose depuis 1996 aux radios de diffuser 40% de chansons d’expression francophone, est actuellement débattue au Parlement dans le cadre du projet de loi gouvernemental sur la création. Ce projet de loi, dont la version finale doit être arrêtée courant juin par une commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés), vise à mettre en place un dispositif pour éviter que les radios ne diffusent les mêmes tubes francophones en boucle pour se conformer aux quotas. En contrepartie, le texte pourrait permettre à certaines radios de déroger un peu aux quotas en échange d’engagements en faveur de la «diversité musicale». Le producteurs indépendants ont souligné mardi ne pas être opposés à une telle «modulation sous conditions» des quotas, sous réserve que les engagements que prendraient les radios soient bien «quantifiés». Ils ont toutefois rappelé aussi leur attachement à l’existence de ces quotas: «Si les quotas n’avaient pas été mis en place (en 1996), la production française aurait été laminée», a souligné devant la presse Vincent Frèrebeau, patron du label Tôt ou tard (Vincent Delerm, Dick Annegarn, Yael Naim, Jeanne Cherhal, etc.) et président de l’UFPI. L’UFPI a par ailleurs appelé le gouvernement à «renforcer» le crédit d’impôt à la production phonographique visant à soutenir les entreprises du secteur.  L’organisation, qui représente 31% du marché global de la musique en France et «80% de la production locale en nombre d’albums édités chaque année», demande aussi une hausse des moyens alloués au Bureau Export, organisme qui accompagne la carrière à l’international des artistes produits en France. «L’export de la musique française constitue désormais un enjeu majeur pour la filière», souligne l’UFPI, en rappelant les nombreux succès à l’étranger d’artistes français, y compris ceux chantant en français comme Stromae, Christine and the Queens ou Zaz.