Chansons francophones à la radio/ quotas: le gouvernement entend «clarifier» la situation

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Le gouvernement entend «clarifier», à l’occasion du passage au Sénat de son projet de loi sur la création cette semaine, les critères permettant, dans certains cas, une modulation à la baisse des quotas de diffusion de chansons francophones à la radio, a indiqué lundi le ministère de la Culture. L’Assemblée nationale avait voté en mars, en 2ème lecture, un dispositif visant à éviter que les radios ne diffusent les mêmes tubes francophones en boucle pour se conformer aux quotas. Les députés y avaient ajouté une disposition permettant une baisse de ces quotas pour les radios qui prendraient «des engagements en matière de diversité musicale». Ce possible assouplissement avait toutefois suscité l’inquiétude de la filière musicale (producteurs, éditeurs, artistes), très attachée au système des quotas qui impose aux radios de diffuser 40% de chansons d’expression francophone. Représentants de cette filière puis radios avaient été reçus courant avril au ministère pour tenter de trouver un terrain d’entente. A l’occasion de l’examen au Sénat du projet de loi sur la création, à partir de mardi, le gouvernement compte «clarifier» les conditions permettant un tel assouplissement en introduisant notamment deux critères chiffrés: pour pouvoir y prétendre, les radios devront programmer 45% de nouveautés et s’engager à ne jamais diffuser un même titre (anglophone comme francophone) plus de 150 fois dans le mois, soit 5 fois par jour. Dans un communiqué, les représentants de la filière (Sacem, producteurs, éditeurs, artistes) ont «salué la solution de compromis» du ministère. Pour Tristan Jurgensen, directeur de Fun Radio et RTL2, ces critères chiffrés sont en revanche «inacceptables» et inapplicables pour les radios «jeunes adultes» comme pour les radios» jeunes». «Introduire ces deux critères pour tous interdit de facto la modulation à toutes les radios», estime ce responsable. Dans un communiqué commun, les radios des groupes Lagardère, NRJ et RTL ainsi que des radios indépendantes se sont également dites «consternées par le recul de la ministre de la Culture». Elles appellent les sénateurs «à ne pas reprendre les propositions du gouvernement et plaident pour «une véritable concertation».