Christine CAUQUELIN, Directrice des documentaires de Canal+

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A la rentrée prochaine, Canal+ poursuivra-t-elle son engagement envers des documentaires en lien avec le monde contemporain ?

Christine CAUQUELIN

Absolument ! Notre ligne éditoriale est ancrée dans le décryptage du monde contemporain. Notre envie est de porter un regard analytique sur notre société et ses dysfonctionnements. Nous souhaitons aussi être porteurs d’une certaine forme d’espoir. L’année dernière, avec le projet «Kindia» (Capa Production), Canal+ est sorti de son rôle de média en devenant un acteur du monde et en encourageant les associations à trouver des solutions pour développer la région de Kindia, en Guinée. Un 1er film de 90’, diffusé en novembre dernier racontait la mise en place du dispositif. Un 2nd film sera programmé en novembre 2013 et il observera les premières répercutions de ces aménagements liés à l’eau, au traitement des déchets, à la santé, à la scolarisation des enfants…

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Comment avez-vous structuré votre offre documentaire pour la saison à venir ?

Christine CAUQUELIN

A raison de 8 à 10 Prime Time par an, et de 12 acquisitions, nous maintenons nos investissements à 8,5 M€ en 2013. En 2014, nous avons déjà engagé 7,4 M€ dans la production. Pour la saison à venir, nous diffuserons «Irak, dix ans après» (110’), un documentaire de Brian Lapping permettant de comprendre comment les choses se sont passées durant la guerre en Irak. C’est un film dense avec de nombreuses archives et interviews croisées. Nous programmerons également «Les Insoumises» (Elzévir & Cie), un documentaire autour de femmes – qui partout dans le monde – se sont dressées contre la tradition et ont réussi à faire avancer la condition de la femme. Dans un autre style, le documentaire «Made in France» (Caméra Subjective) suivra l’expérience d’un jeune journaliste ayant décidé de vivre 9 mois selon les recommandations du Ministre du redressement économique c’est-à-dire, vivre avec du made in France. En 2nd partie de soirée, nous aurons une politique beaucoup plus opportuniste avec des films qui nous ressemblent. Enfin, le dimanche après-midi, nous entamerons la 8ème saison de notre rendez-vous familial «Les nouveaux explorateurs».

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Souhaitez-vous marquer les esprits avec vos films ? Comment le genre documentaire évolue-t-il ? 

Christine CAUQUELIN

Nous souhaitons essentiellement que les problématiques portées par nos films fassent bouger les lignes. C’est pourquoi, nous investissons la diversité des écritures au service d’une ligne éditoriale constante. Il existe aujourd’hui deux tendances très fortes en documentaires. La première tire le documentaire vers le divertissement. C’est toute la dérive du genre qui donne lieu à des programmes qui font l’audience mais qui n’ont rien à voir avec le documentaire. D’autre part, il y a la volonté du documentaire de réinvestir la complexité du monde, et de comprendre ce qui s’y passe. C’est ce que nous tentons de faire.