Costa-Gavras publie ses mémoires «Va où il est impossible d’aller» 

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COSTA GAVRAS / 32 NCI ULUSLARARASI ISTANBUL FILM FESTIVALI / ATLAS SINEMASI BEYOGLU / FOTOGRAF MUHSIN AKGUN RADIKAL

Costa-Gavras, réalisateur mythique de «Z» ou «l’Aveu», publie ses mémoires, «Va où il est impossible d’aller», un voyage initiatique entre l’Arcadie, la région d’où il est originaire en Grèce, qu’il quitte à «une époque tragique», et la France où «un avenir était possible». A 85 ans, l’actuel président de la Cinémathèque française, à Paris enchaîne les interviews, témoigne de sa reconnaissance pour le pays de «Voltaire» et de «l’exception culturelle» qui l’a accueilli au milieu des années 50. A Toulouse, la Cinémathèque de la ville rose lui consacre une rétrospective jusqu’au 29 avril. «L’important, c’était de raconter comment les films naissent», confie cet homme né en Arcadie, dans le centre du Péloponnèse. Le temps ne semble pas avoir marqué le cinéaste, visage taillé à la serpe, regard sombre et perçant, qui dévoile dans «Va où il est impossible d’aller» (Seuil) l’épopée de son parcours de cinéaste. Konstantinos Gavras, de son vrai nom, dément avoir suivi «une carrière»: «les carrières ce sont les militaires qui les font, les hommes politiques», lance-t-il dans les salons feutrés d’un grand hôtel. Il affirme avec fermeté que les films sont faits «de passions, de tensions personnelles». A une époque où le monde était bipolaire, il a marqué le cinéma avec des films puissants, inventant un genre, le thriller politique, avec «Z» (1969), qui obtient l’Oscar du meilleur film étranger et le Prix du jury à Cannes. «C’était une réaction à la dictature des colonels, c’était comme d’écrire sur un mur d’Athènes». Avec «L’Aveu» (1970), il dénonce les purges communistes en Tchécoslovaquie. Souvent qualifié de cinéaste engagé, il trouve le terme galvaudé. «On est engagé à partir du moment où l’on fait des choses qui vont être vues par des milliers de personnes, mais ce qu’on fait c’est raconter des histoires». «J’aime beaucoup les histoires, on vit avec des histoires, c’est ce qui nous différencie des animaux, nous on peut raconter des histoires qui nous amènent dans le passé et peut-être dans le futur».