La création d’une coentreprise Tim-Canal+ est en difficulté mais pas abandonnée

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La création d’une coentreprise entre l’opérateur Telecom Italia (Tim) et le groupe Canal+ est en difficulté, même si le projet n’est pas encore abandonné, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier. Les deux groupes avaient annoncé en juillet dernier vouloir créer une société commune pour acquérir des droits audiovisuels et produire des films et séries pour le marché italien. Canal+ est une filiale du groupe français Vivendi, qui est lui-même le principal actionnaire de Tim. Mais le processus de création s’éternise. La procédure utilisée par Tim pour valider cette coentreprise a en effet été contestée au sein du conseil d’administration (CA) par des conseillers indépendants. Et le gendarme boursier italien, la Consob, a lui-même ouvert une procédure à ce sujet. Devant cette situation, l’opérateur a décidé en janvier de modifier la procédure utilisée, en ayant recours cette fois à celle régulant les transactions entreparties liées de grande importance, et non d’importance mineure comme précédemment. Un comité spécial dans lequel siègent tous les membres indépendants du conseil est désormais impliqué dans les négociations et doit exprimer une opinion liante sur l’intérêt et le caractère approprié de l’accord avec Canal+. «Il y a des résistances au sein du conseil d’administration, de la part de conseillers indépendants. Le processus en vue de créer la coentreprise est en difficulté, mais il n’est pas arrêté, il se poursuit», a déclaré une source proche du dossier, alors que le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore annonçait vendredi que le CA de Tim, convoqué le 6 mars, devrait enterrer ce projet. «Si cette coentreprise ne voit pas le jour, la stratégie de Tim sur les contenus, avec la volonté d’offrir des contenus de qualité, demeure», a précisé cette source. «La coentreprise n’est qu’un des instruments» pour le faire et «si elle ne se fait pas, cette stratégie se réalisera d’une autre façon», a-t-elle assuré. «Le processus de constitution de la coentreprise n’est pas mort pour nous», a pour sa part déclaré une source proche de Vivendi, tout en laissant entendre qu’il ne pourrait néanmoins pas encore trop s’éterniser.