CSA : une demande du FN de revoir à la hausse son temps de parole rejetée par Olivier Schrameck

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Olivier Schrameck

Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Olivier Schrameck, a rejeté dans un courrier diffusé mercredi la demande du FN, qui, s’estimant lésé en termes de temps de parole ces derniers mois, souhaitait un report alors que s’ouvre une nouvelle période de décompte. «Les règles applicables au décompte des temps de parole n’autorisent aucun report d’une période sur l’autre», écrit M. Schrameck dans cette lettre publiée sur le compte Twitter du CSA.

Le CSA a adopté de nouvelles règles sur l’équité de traitement médiatique des candidats à la présidentielle avec des modes de décompte du temps de parole et du temps d’antenne plus contraignants pendant la campagne officielle, qui s’est ouverte ce mercredi. «La comptabilisation du temps de parole et du temps d’antenne se fait, durant la période s’ouvrant le 1er février, par candidat, déclaré ou présumé, et non par formation politique», précise le CSA dans son courrier. Dans une lettre ouverte publiée lundi soir sur son site et envoyée au Conseil supérieur de l’audiovisuel, la présidente du FN Marine Le Pen interpellait Olivier Schrameck : «Votre institution ne peut pas admettre qu’un trait soit tiré sur des mois de traitement inéquitable et que les heures de retard accumulées au détriment du FN disparaissent sans conséquences». «Etant donné le caractère exceptionnel de ce retard et l’importance des enjeux pour le respect de la pluralité des opinions (…) je vous demande donc de prendre les dispositions nécessaires pour reporter les heures dues au Front national qui s’ouvre le 1er février», a écrit Marine Le Pen. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui indique dans son courrier avoir «instruit l’ensemble des saisines qui lui ont été adressées» par les formations et personnalités politiques entre le 1er août et le 31 janvier, période de pré-campagne, souligne dans sa réponse «n’en avoir reçu aucune de votre part, sinon celle qui lui a été adressée le 30 janvier». «De nombreux éditeurs ont en revanche fait part ces derniers mois au Conseil des difficultés rencontrées pour interroger des représentants de votre formation», relève le régulateur.

Fin octobre, Marine Le Pen avait notamment fait annuler par son entourage le passage de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen dans «L’Émission politique» de France 2, jugeant le moment inopportun. Le directeur de l’information de France Télévisions, Michel Field, avait accusé le FN d’économiser son temps de parole pour pouvoir ensuite multiplier les interventions début 2017. «Les allégations de M. Field sur les refus qu’il prétend avoir subis sont bien évidemment infondées, comme notre service de presse l’a démontré», assure la présidente du FN dans son courrier.

A partir de mercredi, radio et télévision ont remis les compteurs à zéro. Du 1er février jusqu’au 20/21 mars inclus, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veillera à l’équité du temps de parole et du temps d’antenne pour les candidats et leurs soutiens, principe qui prend en compte leur poids politique. Du 20-21 mars au 9 avril inclus, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veillera en outre à ce que les conditions de programmation soient comparables, en prenant en compte les tranches horaires. Du 10 avril au 7 mai, c’est la stricte égalité du temps de parole entre candidats qui s’appliquera.