Cybercriminalité: l’Etat lance un site internet d’assistance aux victimes

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L’Etat a lancé mardi un site internet destiné aux particuliers et aux administrations locales, qui met en relation des victimes de piratage informatique et des spécialistes susceptibles de leur venir en aide. Testée depuis fin mai dans les Hauts-de-France, la plateforme cybermalveillance.gouv.fr a été étendue à l’ensemble du territoire, répertoriant mardi 1.123 prestataires, répartis dans tous le pays. Il s’agit «d’aider nos concitoyens, d’aider nos PME, à trouver de l’aide, le jour où le malheureusement le malheur arrive», a dit le DG de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), Guillaume Poupard. La plateforme a été incubée au sein de l’Anssi, qui est plus spécifiquement chargée de protéger les réseaux de l’Etat et des opérateurs d’importance vitale, et de porter assistance au besoin aux grandes entreprises. Employant 6 personnes pour le moment, la plateforme est gérée par un groupement d’intérêt public (GIP) baptisé Acyma, qui regroupe l’Etat (les services du Premier ministre dont dépend l’Anssi, les ministères de l’Economie et des Finances, de la Justice et de l’Intérieur, ainsi que le secrétariat d’Etat au Numérique), des utilisateurs (dont les chambres de commerce et la CPME) et des fédérations professionnelles, dont celle des assureurs, en attendant l’arrivée l’an prochain de spécialistes de la cybersécurité. Outre la mise en relation avec des prestataires de proximité, cybermalveillance.gouv.fr va s’employer à diffuser des messages de prévention. La plateforme va aussi permettre d’observer l’évolution des menaces, un élément d’autant plus intéressant que les statistiques manquent cruellement sur les attaques dont sont victimes les PME et les particuliers. Sur les 724 victimes de cyberpiratages qui se sont fait connaître depuis le 30 mai dans les Hauts-de-France, on recense 64% de particuliers, 30% d’entreprises et 6% d’administrations, a dit Jérôme Notin, le DG du GIP Acyma. Il a noté que 202 particuliers de la région ont appelé à l’aide parce qu’ils avaient été victimes de ransomwares (ou rançongiciels), un logiciel malveillant cryptant les données et réclamant une rançon pour les décrypter.