D. GLOVER (Producteur) : «La télévision est en perpétuelle mutation»

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Danny GLOVER, Acteur & Producteur

Acteur, producteur et philanthrope américain, Danny GLOVER a une présence imposante à l’écran depuis plus de trente ans. Sa filmographie va de la franchise à gros budget comme «L’Arme fatale», à des films indépendants plus petits, dont certains qu’il a également produits. Entretien.

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Quel regard critique portez-vous sur la télévision ?

Danny GLOVER

La télévision est en perpétuelle mutation et j’y observe plusieurs choses. De l’audace tout d’abord, avec une multiplication impressionnante des supports de diffusion. Le contenu est roi, le public est en demande constante et les diffuseurs n’hésitent plus à investir pour se différencier de la concurrence.

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Êtes-vous nostalgique de la télévision d’antan ?

Danny GLOVER

La première fois où j’ai pu regarder les actualités sur petit écran, c’était au milieu des années 1950. La télévision a eu un impact étonnant sur la façon dont les droits civiques aux Etats-Unis ont évolué. Le média télévisuel nous a donné le sentiment que nous étions au cœur de l’action. On y voyait la justification de la réalité.

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Que pensez-vous de la créativité de certaines séries TV ?

Danny GLOVER

J’y retrouve le plus souvent les mêmes histoires et les mêmes scénarios. Les professionnels ne sont pas dupes. Vous avez la plupart du temps une intrigue qui repose sur de bons ou de mauvais flics. La télévision est avare en complexité et ambiguïté. C’est dommage.

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Les grands Networks seraient donc un peu trop «lices» ?

Danny GLOVER

Oui, je le pense. La télévision est régie par l’audience et indubitablement par la publicité. Beaucoup d’argent est en jeu, bien plus qu’au cinéma. La présence de spots commerciaux toutes les 30 ou 45’ impacte le contenu. Ça, c’est la réalité. La possibilité de visionner quelque chose de différent ne nous vient pas immédiatement à l’esprit. Pour être un téléspectateur assidu, je ne perçois pas de distinction profonde entre les programmes. Ce sont les mêmes histoires et c’est un réel problème.

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L’Âge d’or à Hollywood est-il révolu ?

Danny GLOVER

L’Âge d’or du cinéma américain, c’était la période à travers laquelle la vie américaine était dépeinte. Le travail de l’écrivain John Steinbeck a inspiré par exemple de nombreux films qui illustrent la vraie vie des gens. C’est l’expression d’une demande, d’une exigence fabriquée par le marketing, mais basée sur des spectateurs qui veulent voir leurs propres idées à l’écran. D’ailleurs, quand l’art a lancé un défi au pouvoir, le film américain s’est dépolitisé. Comédies et autres films musicaux ont installé un schéma permettant au public de s’échapper de la réalité.

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Comment évolue l’industrie cinématographique ?

Danny GLOVER

Le 7ème art est une source d’inspiration pour les studios de télévision. Le succès monumental de la saga «L’Arme fatale» par exemple (951 M$ de recettes mondiales, ndlr) a incité la chaîne américaine Fox à décliner le film en série. Les bonnes idées durent toujours.