Discovery Communication est le premier opérateur mondial de télévision payante, avec presque 3 milliards d’abonnés cumulés dans plus de 220 territoires. Depuis 30 ans, le groupe édite des chaînes mondiales, emmenées par Discovery Channel, TLC, Animal Planet, Investigation Discovery, Science and Turbo/Velocity, et le partenariat américain OWN : Oprah Winfrey Network. Discovery contrôle aussi Eurosport. De passage à Paris la semaine dernière, David ZASLAV, Président & CEO de Discovery Communication, s’est entretenu avec média+.
MEDIA +
Face à l’émergence de la télévision gratuite en France, la Pay TV subit une perte d’attractivité dans l’Hexagone. Comment imaginez-vous le futur ?
DAVID ZASLAV
Nous restons résolument optimistes! De notre point de vue, le marché de la télévision payante en France est un fantastique terrain de jeu. C’est également un secteur qui doit faire face à de significatifs challenges économiques en France et à travers l’Europe de l’Ouest. Certains problèmes d’audiences peuvent être liés aux contenus proposés par certains éditeurs. Répondent-ils concrètement à une attente déterminée avec un haut niveau de qualité ? C’est une problématique à laquelle nous répondons depuis 30 ans. Nous restons engagés et convaincus du modèle payant de la télévision. Cela fait 15 ans que nous sommes maintenant en France. Le rachat d’Eurosport au Groupe TF1 a été une belle opération pour nous.
MEDIA +
Allez-vous continuer à investir significativement dans Eurosport ?
DAVID ZASLAV
Plus que jamais ! Nous poursuivrons notre investissement en appuyant sur le développement d’Eurosport pour accroitre sa puissance dans le monde. Dans cette logique, Discovery Networks Europe du Nord vient d’annoncer le lancement d’Eurosport au Danemark le 1er juillet 2015.
MEDIA +
Le marché de la télévision vous paraît-il en crise ?
DAVID ZASLAV
L’économie audiovisuelle rencontre deux sortes de pressions. Il y a d’un côté une tension sur le marché publicitaire. Il s’avère que c’est un défi de tous les jours. Et parallèlement, nous constatons que le secteur économique en France est assez lent, comme en Europe Occidentale. Nous sommes pleinement conscients des difficultés financières rencontrées par une partie de la population qui n’a pas nécessairement les moyens de souscrire à de nouvelles offres de TV payante. Nous considérons cette frilosité comme une pression supplémentaire, mais sur le long terme cela va s’avérer payant. Regardez comment fonctionne le marché américain de la télévision payante… Les abonnés sont bien présents.
MEDIA +
Discovery Communication souhaite-t-il se faire une spécialité en France? Miserez-vous essentiellement sur le sport et ses contenus ?
DAVID ZASLAV
Le rachat d’Eurosport est un signal assez fort de ce que nous voulons faire en France. Nous allons continuer à investir encore plus sur la chaîne et son écosystème. La population française adore la télévision et apprécie le sport. C’est un duo gagnant. Je suis sincèrement convaincu que le sport continuera d’être un genre majeur dans le futur. Sport est synonyme de passion. En donnant la possibilité aux téléspectateurs d’accéder – qu’importent les devices – à leurs activités sportives préférées, nous aurons tout gagné !
MEDIA +
Discovery Communication annonce le lancement du «Dplay» en Europe. De quoi s’agit-il ?
DAVID ZASLAV
«Dplay» est un nouveau service Premium de streaming vidéo fournissant un «Pass All-Access» aux événements sportifs en direct, aux divertissements et aux programmes de Factual Entertainment pour que chaque membre de la famille puisse regarder son programme quand il le veut sur n’importe quel appareil. «Dplay» sera disponible sur 4 marchés en Europe avec une stratégie d’expansion sur d’autres marchés avant la fin de l’année 2015.
MEDIA +
Plus globalement, comment le marché de la TV va-t-il se restructurer à vos yeux ?
DAVID ZASLAV
Investir consciencieusement dans le contenu est une démarche primordiale. Pour preuve, avec une moyenne de 10 chaînes dans 220 marchés, Discovery investit de manière significative dans le contenu, les formats et l’IP pour augmenter sa part de marché, étendre sa portée sur de nouveaux secteurx et plateformes. Sur le long terme, l’enjeu sera d’assurer la transition qui permettra de diriger le contenu directement vers le consommateur, en fonction de ses habitudes et de ses supports d’utilisation. Enfin, du fait que le public français n’ait pas encore vu tous nos programmes, nous en profitons pour leur en proposer la primeur.
