Les dépenses en ligne des Français en croissance de 14,3% en 2017

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En 2017, les Français ont dépensé en ligne 81,7 milliards d’euros, en croissance de 14,3%, grâce à une clientèle élargie, l’augmentation de la fréquence d’achat et les nouveaux comportements d’achats sur mobile, a annoncé mardi la Fédération du secteur. Portées par plus de 37 millions de cyber-acheteurs, selon un sondage Médiamétrie pour la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), les ventes en ligne ont affiché une «croissance légèrement supérieure aux attentes», a précisé son délégué général, Marc Lolivier, lors d’une conférence de presse.
La part du «e-commerce» dans la totalité du commerce de détail est cependant encore faible, à 9% (un point de plus qu’en 2016). «En 2017, 1,2 milliard de transactions en ligne ont été réalisées (+20,5%), l’équivalent d’une quarantaine par seconde, ce qui constitue un nouveau record», a ajouté M. Lolivier. «Pour la plupart des Français, acheter en ligne est devenue une utilisation du quotidien», a renchéri la secrétaire d’Etat à l’Economie, Delphine Gény-Stéphann.
«L’année 2017 a vu des mouvements de concentration sans précédents entre géants du numérique et réseaux de magasins physiques» (Alibaba/Auchan, Rakuten/Wal-Mart, Amazon/Whole Foods…), a rappelé pour sa part François Momboisse, président de la Fevad. Partout dans le monde, a-t-il ajouté, «on assiste à une mutation profonde et durable de la façon dont les gens font leurs courses, ce qui aura des répercussions sur la géographie des villes d’ici 10 ans», notamment en ce qui concerne les points de livraison, les entrepôts, etc. Au 4e trimestre, malgré le fléchissement de la consommation des ménages, le marché du commerce en ligne a enregistré un record de croissance, notamment grâce aux opérations promotionnelles du mois de novembre. Ainsi, durant la période précédant Noël (novembre et décembre), les ventes sur internet ont progressé de 17,5%, à 16,5 milliards d’euros, précise la Fevad. Pour le seul «Black Friday», le chiffre d’affaires global a bondi de 69%.
Si le montant moyen annuel d’une transaction chute de 5% (à 65,5 euros), la fréquence d’achat augmente régulièrement (+19%): les cyber-acheteurs effectuent ainsi en moyenne 33 transactions en ligne par an, pour un montant total de près 2.200 euros. Il y a dix ans, a précisé M. Lolivier, il n’était que de 763 euros. La création de sites marchands se poursuit (+10%): ils étaient 170.000 fin 2017. Même si l’offre est très concentrée: 87% du chiffre d’affaires global passe par 5% des sites marchands, précise la Fevad. Par ailleurs, le «m-commerce» (les ventes sur smartphone et tablettes) continue de gagner des parts de marché.
Ainsi, «l’indice iCM, qui mesure les ventes sur l’internet mobile (smartphones et tablettes, sites mobiles et applications hors téléchargements d’application et hors ventes sur les places de marché) progresse de 38% en un an», précise la Fevad. C’est enfin un secteur dynamique en terme d’emploi: selon une enquête réalisée par le cabinet Oxatis, 49.000 postes ont été créés en 2017 et 56.000 devraient l’être en 2018, «soit 28% des créations d’emploi marchand prévues en France». En terme de prospective, «l’e-commerce devrait atteindre les 93,2 milliards d’euros en 2018», en augmentation de 14%, a estimé Marc Lolivier, prévoyant que «la barre symbolique des 100 milliards devrait être franchie en 2019».