Des internautes birmans prennent la défense du patron de Twitter

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Des internautes birmans ont pris la défense du patron de Twitter, Jack Dorsey, vilipendé sur les réseaux sociaux pour des tweets évoquant sa visite dans ce «magnifique» pays sans un mot pour les persécutions envers la minorité musulmane des Rohingyas. A l’issue d’une retraite de méditation dans un monastère près de Mandalay (nord), Jack Dorsey a posté dimanche une série de tweets admiratifs pour la nourriture du pays, ses habitants et ses beautés naturelles. Mais il n’a pas mentionné le sort des Rohingyas, dont plus de 720.000 ont fui en 2017 vers le Bangladesh les exactions de l’armée birmane et de milices boudhistes qualifiées de génocide par des enquêteurs de l’ONU. Jack Dorsey s’est retrouvé cloué au pilori sur sa propre plate-forme, accusé de s’être montré «sourd» et «ignorant» dans ses tweets. Mais en Birmanie, où le sort des Rohingyas ne suscite pas énormément de compassion, des internautes se sont précipités à la défense du milliardaire de la Silicon Valley. «Beaucoup d’Occidentaux disent aimer la démocratie mais ne respectent pas la paix intérieure des gens», écrit ainsi Aung Aung sur Facebook, réseau bien plus populaire que Twitter en Birmanie. «Nous voulons expliquer au monde ce que nous sommes mais nous ne le pouvons pas», estime de son côté Wunna. «Maintenant, le patron de Twitter l’a expliqué (…) nous nous sentons fiers», ajoute-t-il. Le tourisme fournit des recettes essentielles au pays où le nombre de visiteurs s’accroît régulièrement depuis l’ouverture de l’ancienne dictature militaire en 2011 et a atteint l’an dernier 3,4 millions.Selon des sources familières du secteur du tourisme, l’accroissement des touristes venus de la région aide à compenser le fort recul du nombre de visiteurs occidentaux depuis la crise des Rohingyas mais les recettes sont en baisse. Jack Dorsey n’a pas encore répondu aux critiques envers lui. Ce ne sont pas les premières qu’il essuie durant ses voyages. En novembre, alors qu’il était en Inde, il avait été accusé sur les réseaux sociaux d’incitation à la haine après avoir été photographié lors d’une rencontre avec un groupe de femmes en train de tenir une affiche appelant à «écraser le patriarcat brahmane».