Disney renoue avec la croissance

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Disney a renoué avec la croissance et lancé mardi sa riposte à Netflix et Amazon, en annonçant le lancement au printemps d’un service de streaming payant pour sa chaîne sportive ESPN, confrontée à une érosion de ses abonnés. Alors que «Les derniers Jedi», 8ème épisode la saga «Star Wars», est encore projeté dans des salles à travers le monde, le géant américain du divertissement a indiqué qu’une nouvelle série d’épisodes de la saga galactique de George Lucas sera réalisée par David Benioff et D.B. Weiss, le duo créateur de la série à succès «Game of Thrones» diffusé chez le concurrent HBO (Time Warner). Les dates de sortie de ces nouveaux films, dont le nombre n’a pas été précisé, n’ont pas été indiquées. En attendant, Disney a renoué avec la croissance de son c.a. au 1T de son exercice décalé 2017/18 après 2 trimestres consécutifs de déclin. Il s’élève à 15,35 milliards de dollars, en hausse de 3,8% sur un an, principalement grâce à un bond de 13% à 5,15 milliards des recettes générées par les parcs d’attraction, Disneyland, où les dépenses des visiteurs ont augmenté. La division média (télévision gratuite et câble) a vu ses revenus se stabiliser à 6,24 milliards de dollars (+0,16%), même si les difficultés d’ESPN persistent. Cette chaîne a encore perdu des abonnés et affiché des recettes publicitaires en baisse. Pour relancer ESPN et au-delà donner un nouveau souffle à ses chaînes de télévision (le réseau ABC, Disney Channel…) confrontées à des façons différentes de consommer les programmes audiovisuels, Disney va proposer aux consommateurs de s’abonner directement à ses contenus et ne plus avoir à passer par un câblo-opérateur. Il espère ainsi réduire sa dépendance aux distributeurs de contenus et trouver de nouveaux relais de croissance. Ce changement de cap débute dès le printemps avec ESPN Plus, une offre de streaming du bouquet de chaînes sportives disponible dans le cadre de la refonte de l’application ESPN au prix de 4,99 dollars par mois. Les utilisateurs pourront utiliser une seule et même application pour visionner quelque 10.000 événements sportifs par an dont les droits ont été acquis par Disney. ESPN espère mettre fin à l’hémorragie des désabonnements à laquelle il est confronté depuis plusieurs mois en concurrençant directement l’ancien modèle des bouquets proposés par la télévision payante. Disney investit en outre des milliards de dollars dans des technologies pour lancer en 2019 un service de streaming sous le modèle de Netflix, qui a promis d’investir entre 7,5 et 8 milliards dans des contenus «originaux» en 2018.
Dans cette optique, la société est en train de chercher à finaliser le rachat pour 66,1 milliards de dollars d’une partie de 21st Century Fox, l’empire du magnat Rupert Murdoch. Fox va notamment lui apporter les studios de cinéma 20th Century, la chaîne de télévision britannique Sky et la plateforme de vidéo en ligne américaine à la mode Hulu. «Les investissements stratégiques que nous avons effectués sont en train de créer une croissance significative sur le long terme», a assuré mardi le PDG de Disney Bob Iger. La branche studios de cinéma, qui comprend Walt Disney, MarvelStudios, Pixar et Lucasfilm, est quelque peu décevante, alors que Disney y fondait de gros espoirs avec le succès au box-office du dernier épisode de Star Wars. Ses recettes ont diminué de 0,63% à 2,5 milliards de dollars au 1T, en raison d’une baisse de l’intérêt pour les services de vidéo à la demande notamment. Le groupe a dégagé dans l’ensemble un bénéfice net trimestriel de 4,42 milliards de dollars, en hausse de 78,4%, dopé par un gain fiscal de 1,6 milliard lié à la réforme fiscale adoptée récemment aux Etats-Unis. Celle-ci abaisse le taux d’imposition des entreprises de 35 à 21% et les oblige à modifier leur comptabilité, ce qui se traduit pour certaines par des gains d’impôts et pour d’autres par des charges.