Données personnelles: les 28 de l’UE réclament une «protection totale»

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Les acteurs d’internet doivent garantir «une protection totale de la vie privée» des citoyens, insistent les pays de l’UE dans des conclusions qu’ils doivent adopter lors d’un sommet réuni jeudi à Bruxelles, en plein scandale sur l’utilisation des données de millions d’utilisateurs de Facebook.

«Les réseaux sociaux et les plates-formes numériques doivent garantir des pratiques transparentes et une protection totale de la vie privée et des données personnelles des citoyens», est-il écrit dans le texte, qui doit encore être formellement approuvé par les dirigeants des 28. Ce sujet a été ajouté tardivement au menu du sommet européen réuni jeudi et vendredi, au menu déjà très chargé avec notamment des questions de commerce international, le Brexit et la réponse européenne à l’affaire de l’ex-espion russe empoisonné sur le territoire britannique, à l’origine de tensions avec Moscou. Facebook est sous le feu des critiques aux Etats-Unis et en Europe après des révélations concernant la société britannique Cambridge Analytica, qui a exploité les données de 50 millions d’utilisateurs du réseau social à leur insu. Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a invité mardi le patron du réseau social, Mark Zuckerberg, à venir s’expliquer devant les eurodéputés, qui ont l’intention de mener une enquête sur cette «violation inacceptable des droits à la confidentialité des données».  Les autorités chargées de la protection des données dans les pays de l’UE, réunis mardi à Bruxelles, ont offert leur soutien à l’enquête déjà lancée par le régulateur britannique sur les fichiers de Cambridge Analytica. La commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova, a averti mercredi qu’un futur scandale similaire à celui dans lequel est plongé Facebook pourrait coûter «très cher» à partir de mai, quand un nouveau règlement européen de protection des données personnelles entrera en vigueur.

Rompant le silence observé depuis le début de la pire crise jamais connue par sa jeune entreprise, dans un contexte de défiance montante face aux mastodontes d’internet, Mark Zuckerberg a présenté ses excuses mercredi. «Cela a constitué un abus de confiance très important et je suis vraiment désolé», a-t-il notamment déclaré à CNN, assurant aussi qu’il «serait heureux» de venir témoigner devant le Congrès américain. La société Cambridge Analytica est accusée d’avoir utilisé les données d’utilisateurs de Facebook pour développer un outil informatique permettant de cibler des électeurs, afin de peser dans la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016.