Droit à la déconnexion: 33,5% des actifs en emploi restent connectés pendant leurs congés d’été

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Huit mois après l’entrée en vigueur du droit à la déconnexion dans la loi, environ un tiers des actifs en emploi(33,5%) restent connectés à leurs smartphones ou tablettes pendant leurs congés d’été, selon une enquête publiée mardi.

Selon cette enquête réalisée par le cabinet Eléas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux, une majorité des actifs occupés ne se connectent pas au travail pendant leurs vacances d’été (66,5%) et 21,4% refusent même de se connecter par principe. Ne pas se connecter pendant les vacances entraîne «un sentiment de culpabilité pour 27% des actifs en emploi», ajoute l’étude. Si ce taux reste «contenu», il est en revanche plus prononcé chez les cadres (42,7%) et les actifs les plus jeunes (32,6% des 18-29 ans et 38,1% des 30-39 ans), précise-t-elle.

Les auteurs de l’enquête évoquent comme raisons «le poids des responsabilités» pour les premiers, et «les enjeux de carrière» pour les seconds. Les «obligations professionnelles» (31,1%) et «l’anticipation d’une charge de travail importante au retour des vacances» (26,1%) sont les deux principales raisons évoquées pour rester connecté, plus fréquemment observées néanmoins chez les cadres que chez les employés et les professions intermédiaires où «la connexion rime plus souvent avec des valeurs plus positives comme l’envie, la curiosité ou la solidarité», expliquent les auteurs de l’enquête.Parallèlement, la connexion au travail pendant les vacances semble en voie de «normalisation» et d’»acceptation» par l’entourage des personnes concernées.

50,1% des actifs occupés qui se sont connectés n’ont pas connu de «tensions» avec leur entourage lors de leurs connexions, 18,1% sont restés «prudents» en restant «discrets», et 28,7% ont essuyé des remarques. Les tensions sont plus fréquentes chez les employés (36,3%), chez les ménages avec trois enfants et plus, et chez les moins de 30 ans.

Dans le 1er cas, «on peut supposer», estiment les auteurs, «que le statut rend illégitime un engagement trop fort dans le travail», symbolisé par le fait de se connecter au travail pendant les congés.

Dans le deuxième, «le poids des contraintes» familiales prime certainement sur le temps libéré pour travailler, et dans le 3ème cas, «la mise à distance du monde de l’entreprise dont témoignent les jeunes générations peut rendre incompréhensible pour l’entourage l’engagement trop fort de ceux qui ne déconnectent pas du travail pendant leurs vacances».

A noter que l’enquête a été réalisée du 13 au 15 septembre via un questionnaire auto-administré en ligne, auprès de 1.199 personnes représentatives de la population française en emploi, âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.