E. MIGEOT (France 3) : « La chaîne consacre 30 M€ au documentaire dont 10 M€ issus des antennes régionales »

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Emmanuel MIGEOT, Directeur de l’Unité Documentaire de France 3

A l’approche du Sunny Side of The Doc de La Rochelle, France 3 a révélé les points forts de sa politique documentaire pour les mois à venir. Tour d’horizon de la proposition éditoriale avec Emmanuel MIGEOT, Directeur de l’Unité Documentaire de France 3. 

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Vous relancez le 3 juillet «L’Heure D», une case documentaire estivale. Sur quoi comptez-vous capitaliser ? 

Emmanuel MIGEOT

Dans un été rare en nouveautés, offrir une collection d’une vingtaine de documentaires inédits et singuliers est une volonté forte de notre part. France 3 proposera ainsi chaque lundi et mercredi à partir de 23h35 des films d’auteur et de création axés vers la société contemporaine et la culture. Les 18 films de 52’ programmés cet été sont quasiment tous inédits sur l’antenne nationale de France 3. En revanche, ils ont déjà été diffusés en régions. Les  documentaires de «L’heure D» bénéficient tous d’un même apport de France 3 : 20.000 € via l’antenne nationale, tandis que l’antenne régionale concernée apporte 50.000 € en industrie et 8.000 € en cash.

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France 3 proposait chaque été il y a quelques années la collection «Strip-tease». Quid de la marque ?

Emmanuel MIGEOT

C’est une marque qui a été abandonnée et qui pourtant était une valeur sûre de France 3. En revanche, nous avons lancé une nouvelle collection baptisée «Vive la politique» qui est une sorte de «Strip-tease» de politique de terrain, non dénuée d’humour, avec des films comme «Le maire et la mosquée» (26’), sorte de Don Camillo des temps modernes.

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Pour la rentrée, quel est le curseur éditorial que vous allez intensifier ?

Emmanuel MIGEOT

A compter de la rentrée 2017, France 3 va de nouveau mettre l’accent sur des documentaires d’histoire en Prime Time. En octobre, la chaîne commémorera le centenaire de la Révolution russe avec le documentaire «Révolutions 1917» (Cinétévé) de Bernard George. Un deuxième film «1917, Lafayette nous voilà» (Kilaohm) relatera l’entrée en guerre des Américains et leur arrivée en Europe. Pour le 50ème anniversaire de Mai 68, nous proposerons «1968, sous les pavés les flics» (Cinétévé) de David Korn-Brzoza, qui aborde les événements de 68 sous le prisme des forces de l’ordre. Toujours en Prime Time, «La  guerre des enfants (La Compagnie des Phares et Balises) de  Michèle Dominici et Julien Johan, proposera les témoignages des enfants qui ont dû grandir pendant la Seconde Guerre mondiale. En deuxième partie de soirée, nous miserons plutôt sur des films axés sur la société contemporaine et la France telle qu’elle est.

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Souhaitez-vous restructurer les cases documentaires ?

Emmanuel MIGEOT

«Docs Interdits», la case documentaire de deuxième partie de soirée le jeudi n’a plus vraiment de raison de conserver ce nom. Nous allons la rebaptiser en septembre. Sa ligne éditoriale va aussi évoluer et mettre l’accent sur les fractures françaises et les enjeux collectifs. Quant aux documentaires politiques, nous aurons moins de portraits et davantage de films sur le terrain. Dans un autre genre, France 3 programmera deux sagas documentaires sur les familles industrielles françaises, qui feront l’objet de soirées continues à l’automne : «Les Dassault, une histoire de famille» (What’s Up Films) de Jean-Christophe Klotz et «Fortune et infortune des  Bettencourt» (Flach Films) de Gérard Miller.

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France 3 consacre 30 M€ aux documentaires, dont 10 M€ issus des antennes régionales. Allez-vous faire arbitrage sur des films événementiels ? 

Emmanuel MIGEOT

Oui, nous avons une marge de manœuvre sur les budgets même s’ils restent cadrés. Un film de société contemporaine en Prime Time coûte environ 280.000 €. Pour un Prime Time d’histoire événementiel, le plus gros montant investi a été 450.000 €.