Edwy PLENEL, Président et co-Fondateur de Mediapart
Consolidée par ses résultats de 2016, la réussite économique de Mediapart est d’abord celle de son modèle éditorial dont les contenus n’ont cessé de s’enrichir depuis sa création en 2008. Tour d’horizon des enjeux et perspectives avec Edwy PLENEL, Président et co-Fondateur de Mediapart.
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Sixième année consécutive d’exercice bénéficiaire pour Mediapart. Comment l’analysez-vous ?
Edwy PLENEL
Mediapart est une réussite. Depuis sa création, l’entreprise ne fait que du journalisme. 2016 a été une année de forte croissance dans tous les domaines : progression du chiffre d’affaires (+10% avec un total des produits d’exploitation dépassant 11 M€), croissance du résultat courant, renforcement de l’équipe éditoriale et des services opérationnels qui rassemblent dorénavant 74 collaborateurs dont 45 journalistes. Nous sommes profitables au service du droit de savoir des citoyens. En 2018, nous aurons dix ans et notre défi est de rendre cette croissance durable tout en pérennisant cette indépendance indépendamment de la présence des fondateurs qui l’ont créée. Mediapart a prouvé à toute la profession que l’on pouvait à la fois résister et créer de la valeur économique et démocratique.
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Mediapart dépasse les 130.000 abonnés en 2016 (+10% sur un an). La progression est-elle constante et quotidienne ?
Edwy PLENEL
Ce mois-ci, nous ne sommes pas loin d’atteindre les 137.000 abonnés. Il est probable que nous puissions passer le seuil des 140.000 voire des 150.000 abonnés d’ici quelques mois. Cette croissance est liée à l’indépendance de Mediapart, à la diversité de son contenu, à la richesse de ses approches et au fait que c’est un journal participatif avec des lecteurs qui peuvent critiquer et discuter. Mediapart est résistant à toutes les tentatives d’uniformatisation, de normalisation et de soumission. Nous sommes un îlot de résistance qui, je l’espère, donne du courage à tout le monde dans la diversité de nos sensibilités.
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Avez-vous l’ambition de déployer les contenus vidéo sur Mediapart ?
Edwy PLENEL
En plus du journal et du club participatif, notre 3ème pilier est désormais ce que l’on appelle «Le Studio». Il regroupe nos contenus multimédias, chroniques vidéos, live hebdomadaires, podcasts, documentaires et portfolios. C’est l’un des enjeux essentiels pour nous. Avec nos rendez-vous hebdomadaires accessibles sur Mediapart, YouTube, Facebook et Dailymotion, nous faisons une sorte de télévision des réseaux sociaux.
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Avez-vous des perspectives internationales ?
Edwy PLENEL
Nous avons déjà un public international. Nous traduisons nos articles en partie en anglais et en espagnol. Pour l’instant, nous n’avons pas l’ambition de développer Mediapart ailleurs. En revanche, nous avons des partenariats avec un confrère espagnol, infoLibre, et des partenariats d’enquêtes dans le cadre de l’EIC, un consortium européen d’investigations et d’enquêtes. Nous démultiplions les relations avec d’autres collectifs de journaux et de journalistes.
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La presse en ligne raffole de contenus courts et séquencés. Mediapart semble prendre le contre-pied…
Edwy PLENEL
Depuis le début, nous pensons qu’il n’y a pas de fatalité à ce que le numérique impose des formats courts. Sur le numérique, des articles longs et de fond peuvent être lus, appréciés et partagés. Le numérique doit échapper à un formatage uniforme. Pour preuve, depuis juin 2016, Mediapart développe les «Panoramiques», de très longs récits accompagnés de photos, vidéos et graphiques.
