Entretien avec Christine de BOURBON-BUSSET, productrice Lincoln TV

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A partir du lundi 11 mars à 20h50, TF1 diffusera «La croisière» (6X52’), nouvelle série de comédie que vous produisez. Quelle est la genèse de cette fiction tournée – en partie – sur un paquebot ?
Christine de BOURBON-BUSSET
A l’issue du tournage de «La croisière», un film produit en 2010 par Fidélité Films (qui possède la filiale Lincoln TV), nous avons rencontré TF1 pour leur proposer une série axée sur ce thème. Disposant d’un partenariat avec la société de croisière MSC, nous avons signé avec TF1 la production de 6 épisodes de 52’. Nous avons donc tourné sur un paquebot de 3.000 passagers durant 5 semaines (soit plus d’1/3 du tournage). Cela nous a demandé une grande souplesse en matière de production et un plan de travail très strict.
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Pourquoi ne pas avoir réadapté directement «La croisière s’amuse» ?
Christine de BOURBON-BUSSET
On ne s’est même pas posé la question. «La croisière s’amuse» était une série américaine reposant sur des enjeux très légers. Tout le contraire de notre démarche avec «La croisière». Pour produire 6 épisodes de 52’, nous avons disposé d’un budget de 4,2M€. D’ailleurs, une 2ème saison est en écriture avec potentiellement 12 épisodes cette fois-ci, en cas de succès.
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La comédie, un genre réellement difficile à produire ?
Christine de BOURBON-BUSSET
C’est effectivement l’un des genres les plus coriaces à fabriquer. La comédie est une affaire de rythme, insufflée par les comédiens au moment du tournage et séquencée par le montage. Deux formats sont généralement utilisés en télévision : la sitcom de 26’ reposant une culture du gag, très compliquée à mettre en place, et la série de comédie de 52’ qui installe des enjeux forts autour de personnages empathiques.
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Venant du cinéma, comment abordez-vous vos relations avec les diffuseurs TV ?
Christine de BOURBON-BUSSET
Contrairement à ce que certains peuvent croire, TF1 nous a laissé une liberté scénaristique, de mise en scène et de casting. La Une nous a permis de pousser les curseurs plus loin. Nous arrivons aussi à un moment où les diffuseurs veulent que les choses bougent. Que ça soit TF1 ou Canal+, ce sont deux interlocuteurs très présents, carrés, réactifs.
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Après avoir produit «Pigalle la Nuit» pour Canal+, travaillez-vous sur une déclinaison de la série ?
Christine de BOURBON-BUSSET
Aucunement ! «Pigalle la Nuit» a été un succès d’estime et d’audience mais nous n’avons pas eu la chance d’avoir de 2nd saison. Dans les faits, nous avons pris du retard dans l’écriture et nous sommes arrivés à un moment où la chaîne devait décider entre «Maison Close» et «Pigalle la nuit». C’était également l’époque où Canal+ a décidé de lancer des séries internationales telles que «Borgia».
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Continuez-vous néanmoins de travailler avec Canal+ ?
Christine de BOURBON-BUSSET
Oui, nous avons signé avec Virginie Brac un projet de série 52’, qui sera une sorte de «Breaking Bad» au féminin. Baptisée «Sexe Faible» (8X52’ – titre provisoire), l’histoire s’articulera autour de deux femmes qui vont se retrouver à devoir passer des clandestins entre l’Angleterre et la France et monter leur propre business.
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D’autres projets en vue pour Lincoln TV ?
Christine de BOURBON-BUSSET
Avec les auteurs de «Pigalle la nuit», nous travaillons pour Arte «Entre les murs sombres» (titre provisoire), une série de 3X52’ autour d’une maison hantée. Les auteurs sont partis d’un fait divers qui s’est déroulé à Lille et où le corps d’un homme a été découvert, une quinzaine d’années après sa mort, à son domicile. Dans un autre domaine, nous venons d’embaucher à Lincoln TV, une personne en charge des formats courts. Enfin, nous aimerions initier des coproductions internationales.