Entretien avec Pascal BRETON, Fondateur et Producteur Marathon Images

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MEDIA +
Après 23 ans à la tête de la société Marathon Images, vous quittez vos fonctions de Président. Pour quelles raisons ?
Pascal BRETON
Après avoir vendu Marathon il y a cinq ans à Zodiak Media, je décide aujourd’hui de quitter la société. Comme beaucoup d’entrepreneurs, j’ai envie de voler de mes propres ailes et de retrouver mon métier de base, à savoir la création et la production de séries de télévision françaises et internationales.
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Allez-vous poursuivre néanmoins les productions de «Sous le Soleil de St-Tropez» (TMC) ou encore de «Versailles» que vous aviez initiées ?
Pascal BRETON
Bien sûr ! Je continuerai à produire «Sous le Soleil de St-Tropez» pour TMC ou encore la coproduction internationale «Versailles» (12X52’ – Canal+) dont nous finalisons les financements. J’espère d’ailleurs tourner cette série à l’automne pour une livraison en 2014.
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«Sous le Soleil» est de retour sur TMC. Produire dans une économie modérée, était-ce un défi ?
Pascal BRETON
Au départ, je me suis demandé s’il était possible de produire de la fiction digne de ce nom sur la TNT. Au-delà des «Mystères de l’amour» (JLA) et de quelques scripted reality, la TNT n’avait pas réussi à proposer de vraie série longue. Avec «Sous le Soleil de St-Tropez», le spin-off de «Sous le soleil» (qui débarque sur TMC samedi 2 mars à 17h10, ndlr), nous avons produit 16 épisodes de 45’. C’est un nouveau mode de production pour lequel nous essuyons les plâtres.

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Vous étiez donc dubitatif quant au fait de produire pour la TNT ?  
Pascal BRETON
Bien sûr ! Je souhaitais véritablement relancer la marque «Sous le Soleil». En revanche, je craignais de ne pas atteindre le niveau de qualité escompté. Gérer des comédiens et une équipe technique à Saint-Tropez, est beaucoup plus compliqué que de les installer en studio, à la Plaine St Denis. Pour optimiser le budget, deux équipes de production, plus légères qu’à l’accoutumé, ont travaillé parallèlement. Trois jours de tournage sont nécessaires pour boucler un épisode.
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En toute logique, le spin-off de «Sous le Soleil» peut-il se vendre aussi bien à l’étranger que l’original ?
Pascal BRETON
«Sous le Soleil» – et ses 480 épisodes – reste la série européenne la plus vendue à l’étranger, dans plus de 100 pays et souvent plusieurs fois. Les raisons du succès ? Un décor exotique sur la presqu’île de St-Tropez mêlé à des histoires d’amour. On délivrait à l’époque 40 épisodes par an. C’est un argument de choix pour les acheteurs étrangers. Mais concernant la nouvelle version sur TMC, l’exportation sera moins forte. Des petites chaînes de la TNT en Europe pourraient néanmoins être intéressées.
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La coproduction internationale, est ce aujourd’hui un levier de vitesse pour les producteurs ?
Pascal BRETON
En fiction, les deux secteurs d’avenir seront la série longue, peu chère et de qualité, et la série internationale avec de grands talents mondiaux. Les coproductions sont extrêmement compliquées à monter car il faut avoir les reins solides, beaucoup d’opiniâtreté, et un peu de chance. Pour la série «Versailles» destinée à Canal+, il aura fallu trois ans pour trouver des accords financiers avec les investisseurs.
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Aujourd’hui, le vrai problème n’est-il pas de pouvoir créer des marques ?
Pascal BRETON
C’est le plus dur ! Les chaînes n’osent pas car il est toujours plus facile de se rassurer sur des marques connues. Les chaînes de la TNT, qui ont peu d’argent, veulent un marketing immédiat. Lorsqu’elles auront atteint le point de maturité, elles auront plus d’audaces pour oser la nouveauté.