Erik BARMACK (Netflix) : «Nos investissements en France vont se poursuivre»

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Erik BARMACK, Vice-Président, International Originals Netflix

«Marseille», la série événement produite pour Netflix, disponible à partir du jeudi 5 mai sur la plateforme, cristallise toutes les attentes. De passage hier à Paris, Erik BARMACK, Vice-Président – International Originals Netflix, a répondu à nos questions sur la politique de production internationale.

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Quels sont les réels enjeux de «Marseille», la 1ère série européenne de Netflix? 

Erik BARMACK

Il s’agit d’abord d’une opportunité stratégique que nous avons réussie à saisir, au service d’une offre globale et internationale. Netflix compte actuellement plus de 81 millions d’abonnés autour du monde. Chaque jour, les consommateurs en dehors des Etats-Unis sont de plus en plus nombreux à nous consommer. Il était tout-à-fait logique de leur proposer des séries basées sur des histoires locales pouvant être déclinées dans une vingtaine de langues. C’est le cas avec «Marseille», une production française à dimension internationale. L’enjeu est évidemment de séduire de nouveaux clients à travers cette nouvelle série que nous avons voulue authentique. Nous avons sélectionné ce projet parce que nous avons été séduits par son équipe. Nous apprécions le talent d’écriture de Dan Franck. Il l’a prouvé sur «Carlos» (d’Olivier Assayas). Il a inspiré beaucoup de personnes outre-Atlantique. Florent Emilio-Siri à la réalisation a fait ses preuves sur «L’Ennemi intime» ou «Cloclo». Quant au casting, il est porté par Gérard Depardieu, Benoît Magimel et Géraldine Pailhas. La combinaison est bonne, d’autant que la ville Marseille apporte beaucoup au show.

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A en croire l’équipe de «Marseille», Netflix est un paradis créatif. Est-ce le cas ?

Erik BARMACK

Notre positionnement est de faire confiance aux storytellers. Ce sont les têtes pensantes des histoires qui seront racontées à travers nos productions. Après avoir approuvé le récit, les talents, ainsi que la ligne directrice des séries, nous laissons le pouvoir aux producteurs et aux réalisateurs afin de mettre en application ce qui a été convenu. Quand on vous dit que Netflix est un paradis créatif, vous pouvez le croire.

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Reproduire à chaque nouvelle série le succès de «House of Cards», cela vous semble compliqué ?

Erik BARMACK

Les 81 millions d’abonnés qui souscrivent à notre service doivent être en mesure d’avoir le choix. Nous misons sur la diversité des genres. Nous n’avons aucun intérêt à dupliquer une série qui fonctionne déjà très bien. Au-delà de «Marseille», nous avons officialisé le développement de nouvelles productions originales en Allemagne ainsi qu’en Espagne. D’un pays à l’autre, les séries auront des styles tout-à-fait différents. Cette dynamique permet à la fois de nous diversifier mais aussi de toucher de nouveaux publics. Au cœur de notre réflexion, nous nous demandons toujours ce que le public veut voir. Ensuite, nous voyons comment nous pouvons y contribuer.

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Avec une telle liberté créative, Netflix peut-il bousculer le marché français des séries ?

Erik BARMACK

C’est possible. Notre ligne de conduite est de rester focalisé sur le public. Nous entretenons une relation à part entière avec les abonnés. A nous ensuite de trouver les histoires les plus attractives à leur raconter. En mettant tous les épisodes de nos séries à disposition, cela prouve aussi notre flexibilité. Cette souplesse, tous les diffuseurs ne l’ont pas. De plus, la variété des langues proposées simultanément sur nos programmes est une valeur ajoutée qui nous distingue des médias traditionnels.