Euronews tire un bilan décevant de sa présence lyonnaise

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Des promesses oubliées à l’indifférence des collectivités locales, la chaîne d’informations Euronews, installée dans l’agglomération lyonnaise depuis sa création en 1993, tire un bilan décevant de sa présence dans la métropole d’Auvergne-Rhône-Alpes. «Pour mes principaux actionnaires», l’Egyptien Naguib Sawiris et l’Américain NBC, «le choix de Lyon ne fait pas sens», souligne le président du directoire Michael Peters. «Je me suis battu pour qu’Euronews reste à Lyon», face à des projets de transfert à Bruxelles. «Mais aujourd’hui je suis déçu et je commence à me poser des questions», souligne cet Allemand de naissance et «Lyonnais d’adoption». Le coûteux déménagement de l’ancien siège d’Ecully, excentré en banlieue, à l’iconique «cube vert» du quartier branché de la Confluence n’a pas permis de tisser ces liens que M. Peters appelle de ses voeux. «On a besoin d’aide. On ne s’en est jamais caché. C’était le «deal» de départ, souligne M. Peters, en rappelant que Lyon avait promis subventions et gratuité du loyer – qui ne se sont jamais matérialisées – pour attirer la chaîne sur son sol. «Mais ce désintérêt n’est pas seulement financier. On n’est simplement pas sur leur radar», ajoute-t-il, en exonérant de ses critiques le maire Gérard Collomb et le président de région Laurent Wauquiez. «Mais au niveau des services, ça ne suit pas: ils nous perçoivent comme des demandeurs de subventions, alors qu’on pourrait les aider énormément». «C’est un peu dingue de ne pas se rendre compte, de ne pas prendre la mesure de l’intérêt d’avoir une entreprise comme Euronews à Lyon», alors même que la ville peine à attirer les sièges d’entreprises d’envergure internationale. «On parle de Lyon comme on n’en parlerait jamais si on n’était pas à Lyon», relève M. Peters, en prenant pour exemple la couverture par sa chaîne de la Fête des lumières. «On voit Lyon dans notre générique!», s’exclame-t-il.