Europacorp condamné à dédommager des dessinateurs des «Minimoys»

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Europacorp, la société de production de Luc Besson, a été condamnée à dédommager les quatre dessinateurs principaux de la trilogie «Arthur et les Minimoys», qui réclamaient un pourcentage des recettes, selon un jugement du tribunal de grande instance de Paris.

La compagnie, qui a fait appel du jugement, a été condamnée à verser 55.000 euros aux quatre auteurs, «à titre de provision» et à les rembourser de leurs frais de justice, selon ce jugement rendu le 8 janvier et révélé mercredi par BFM Business. Le tribunal a reconnu l’«importante contribution» des dessinateurs «dans le processus créatif de ces films», et ce «pour l’ensemble des personnages», alors qu’Europacorp ne les avait rémunérés que comme «coauteurs des personnages secondaires, décors et accessoires de la trilogie».

La justice a donc annulé les contrats conclus entre les dessinateurs et Europacorp, qui prévoyaient une rémunération au cachet sans participation aux recettes. Reconnus comme co-auteurs, les dessinateurs auront droit à un pourcentage sur les recettes des deux derniers volets de la trilogie aux lutins, dont le montant sera défini par un expert. L’expert désigné par le tribunal devra déterminer l’ampleur des sommes restant à verser aux dessinateurs, qui n’ont été rémunérés qu’au forfait, de 18.000 à 43.858 euros pour le premier film, et de 40.000 euros pour le troisième. Ils réclament depuis plus de 7,3 millions d’euros, au titre des entrées en salle, des ventes de vidéos et de produits dérivés. Les premier film de la trilogie, «Arthur et les Minimoys», sorti en 2006, avait établi un record mondial pour un film français d’animation, avec 10,3 millions de spectateurs dans le monde. Les deux volets suivants avaient été un échec.

Depuis leur sortie en salle, les «Minimoys» ont eu droit à des attractions à leur image au Futuroscope mais aussi au parc Europa-Park, en Allemagne. Une tentative de médiation avait échoué en 2012, donnant lieu à cette bataille juridique.

L’auteur principal de la série, Patrice Garcia, a contesté la demande d’expertise et fait appel en ce sens, appuyé par Europacorp, selon un porte-parole de la production. Le tribunal a décidé que les dessinateurs ne toucheraient pas de dédommagement pour le premier volet, dont les contrats sont tombés sous la prescription. Mais il a déclaré nuls les contrats signés pour les deux derniers volets de la trilogie, ouvrant la voie à une réparation.

Selon le jugement, «Europacorp a commis des actes de contrefaçon» «en représentant ou en reproduisant sans le consentement» des dessinateurs «leurs créations portant sur les personnages, tant principaux que secondaires, les accessoires et les décors des films «Arthur et la vengeance de Malthazard» et «Arthur et la guerre des deux mondes»».