Une exposition pour un hommage à Coluche, l’humoriste disparu il y a 30 ans

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Une exposition, la première qui lui ait jamais été consacrée, s’est ouverte jeudi à Paris pour un hommage à Coluche, l’humoriste disparu il y a trente ans, dont elle présente la célèbre salopette, le violon et les gants de boxe aux côtés de dizaines de souvenirs, photos et objets personnels. «Coluche», exposition gratuite, présente, depuis jeudi et jusqu’au 7 janvier 2017 à l’Hôtel de Ville de Paris, quelque 350 pièces, dont la quasi-totalité vient de la famille du célèbre comédien. Mort le 19 juin 1986, à 41 ans, sur une départementale des Alpes-Maritimes, dans un accident de moto contre un «putain de camion», comme l’avait écrit alors son ami le chanteur Renaud, l’humoriste a été classé en 2015 par un sondage du «Figaro» 4e personnage historique préféré des Français, derrière Napoléon mais devant… Louis XIV. Membre pendant 15 ans de sa «bande», Fabienne Bilal, commissaire de l’exposition, a voulu montrer les «multiples facettes» de l’humoriste, le Coluche bien connu comme homme de scène et acteur, fondateur des Restos du Coeur ou éphémère candidat à l’élection présidentielle de 1981. Mais «j’ai voulu aussi une exposition élégante, à son image, car il était à la fois drôle et très élégant, très généreux», dit-elle, avec des souvenirs de famille, des photos de copains, ses objets personnels de scène. Le parcours démarre avec la moto Yamaha 750 sur laquelle il a établi le 29 septembre 1985 le record du monde de vitesse sur le kilomètre lancé, en forme de métaphore: «C’était quelqu’un qui prenait beaucoup de risques et ne reculait jamais, même quand il avait peur», dit Fabienne Bilal. Sur deux étages, les thèmes se succèdent, souvent ponctués d’extraits vidéo d’émissions de télévision et d’enregistrements de spectacles, le music-hall, la radio, la politique, sa passion pour la photo, la musique, le cinéma, les Restos du Coeur, les copains et en fin d’exposition l’enfance à Montrouge, en banlieue parisienne.

Des dessins de ses copains de Hara-Kiri, Reiser, Wolinski, alternent avec les affiches du Coluche candidat, des photos des grandes tablées de la rue Gazan (XIVe arrondissement) où «c’était table ouverte».

Une salle, consacrée à ses costumes de scène – tutus roses ou blousons de cuirs – est dominée par la robe de mariée portée lors de sa parodie de «mariage» le 25 septembre 1985 avec l’humoriste Thierry Le Luron. «Le 25 c’est le «mariage», le 26 il lance sa «petite idée» qui sera les Restos du Coeur, le 29 c’est le record du monde de moto. Toute sa vie, c’était ça, il a tout fait avec une espèce de boulimie, il nous épuisait», dit Fabienne Bilal. Sa mallette de maquillage de tournée, bricolée par lui-même avec lampes et interrupteurs, est toujours remplie des produits de maquillage de scène et du sifflet du «flic», sketch-culte. Un vieux «France-Soir» – dont le public ne voyait que l’extérieur lors des célèbres «revues de presse» sur scène de l’humoriste – montre comment, à l’intérieur des pages, il collait des titres, des idées de blagues.  «Le music-hall, c’est dur», disait-il en riant du cinéma «peu fatigant». Il remportera le César – exposé – de meilleur acteur pour Tchao Pantin. «J’ai tout piqué à Liz Taylor», s’était amusé l’acteur. On peut voir un chèque en blanc – «jamais rempli, jamais encaissé» – pour «dix films» signé du réalisateur du film et producteur Claude Berri.

Le catalogue de l’exposition est paru également jeudi avec une postface de Renaud (Cherche-midi éditeur, 144 pages, 19,80 euros).