F. APPIETTO (C8) : « Nous allons faire monter de nouveaux visages en Prime Time dans un écrin qui leur est propre »

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Franck APPIETTO, Président de C8

C8 s’impose toujours comme la chaîne de la TNT la plus regardée de France (-0,1 point sur 1 an à 3,3% de part d’audience) même si elle est talonnée par TMC. Quels sont donc aujourd’hui les défis et les perspectives de la chaîne gratuite du Groupe CANAL+? Réponse avec Franck APPIETTO, Président de C8.  Il revient sur les grands chantiers de l’année.

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Comment C8 envisage-t-elle stratégiquement son année 2018?

FRANCK APPIETTO

Nous l’envisageons de manière toujours aussi offensive. Le mot d’ordre est d’être la chaîne TNT leader en 2018. Selon une récente étude que nous avons commandée, il y a un fort attachement entre C8 et son public. Les téléspectateurs attendent de nous d’être bluffés. C’est pourquoi nous avons monté en ce sens un certain nombre d’opérations qui ont été très bénéfiques en termes d’images. Entre le «Grand Prix de Monaco» et la finale de l’Open d’Australie opposant Rafael Nadal à Roger Federer, ce sont des évènements qui ont positionné la chaîne en pole position.

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Le cinéma et les spéciales de «TPMP» portent toujours les Prime Time de C8. Creusez-vous ce sillon ?

FRANCK APPIETTO

Nous avons fait un certain nombre d’acquisitions auprès des majors de cinéma. Et concernant les divertissements, nous allons faire monter de nouveaux visages en Prime Time dans un écrin qui leur est propre. C’est le cas par exemple de Greg Guillotin et de ses caméras cachées. En proposant «La bande à Baffie», nous voulions imposer Laurent Baffie comme un visage puissant de l’antenne au-delà même de ses activités dans «Salut les Terriens» tous les samedis.

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Au-delà du divertissement, sur quels autres contenus voulez-vous investir?  

FRANCK APPIETTO

Nous avions réalisé une très belle opération avec «Au tableau !» lors de l’élection présidentielle. C’est aujourd’hui une collection. Cinq nouveaux épisodes ont été commandés. En parallèle, nous développons une série documentaire avec Victor Robert autour de figures qui perturbent la société. En plus de son 1er documentaire, «Donald Trump est-il (vraiment) fou?» (diffusé lundi 15 janvier), un 2ème numéro est prévu sur Kim Jong-Un, le leader de la Corée du Nord. Tout cela participe à une évolution de la chaîne. On essaie de proposer des documentaires porteurs de sens et traités de façon moins académiques. Il était très important de faire par exemple «Hitler Junkie» avec Thierry Ardisson. Un documentaire sur ce personnage historique n’a jamais fait autant d’audience que sur les 15-34 ans.

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Êtes-vous dans une logique de collections aujourd’hui ?

FRANCK APPIETTO

Oui, nous essayons de labéliser chacun de nos programmes : «La bande à…», «La télé de…», «La folle histoire de…».

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Après des tentatives comme «Cash Island», misez-vous encore sur des formats originaux ?

FRANCK APPIETTO

Oui car nous avons la chance d’avoir en interne une cellule de développement de création de flux, Vivendi Entertainment. C’est avec elle que nous avons créé «Guess My Age» – qui reviendra prochainement – ou encore «Couple ou pas couple» et «Cash Island». Ce format n’a d’ailleurs pas démérité. En outre, la force de notre chaîne, c’est le direct. De Ahmed Sylla, aux Chevaliers du Fiel, le public est au rendez-vous lors de leurs spectacles en live. Si aujourd’hui nous sommes l’une des chaînes les plus agiles et les plus jeunes du PAF, c’est parce que les gens savent que l’on prend le risque d’être en direct dans un exercice qui n’est pas aussi calibré qu’un JT. Avec les équipes de Banijay et de H2O, il y a de gros formats qui arrivent.

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Continuez-vous d’investir massivement dans le cinéma en coproduction et pré-achat ?

FRANCK APPIETTO

Absolument ! Nous avons une politique de coproductions qui permet d’avoir accès à des premières et deuxièmes fenêtres de diffusion. En création, nous aurons prochainement «Access», une série de 20X26’ avec Ahmed Sylla, Mathilda May produite par Calt. Il y a aussi d’autres projets de fiction avec «Les Ombres Rouges», une production H2O/Banijay en Prime ou encore «Safe», la nouvelle production internationale de Harlan Coben avec un gros casting.

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Quel bilan faites-vous de «William à midi» et des «Terriens du dimanche»  ?

FRANCK APPIETTO

Nous sommes conscients de la difficulté de la case du midi qui est historiquement l’une des cases les plus difficiles à conquérir. Il y a d’ores et déjà des signes positifs en 4+ et quand on se positionne leader TNT sur les CSP+. William Leymergie est un grand professionnel et nous adaptons et retravaillons le conducteur au fil des semaines. C’est une vraie rencontre, un coup de coeur. Nous lui laisserons du temps. Le démarrage du «Grand huit» avait également été très long. Quant aux «Terriens du dimanche», le succès a été assez rapide : entre 660.000 et 800.000 téléspectateurs. L’émission a été aménagée avec un invité fil rouge. Des évolutions sont en cours pour ne pas que l’on s’enferme dans un schéma trop mécanisé.

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Sur votre fond de grille, cherchez-vous d’autres franchises que l’«Inspecteur Barnaby» ? 

FRANCK APPIETTO

On a une structure de grille solide. Mais nous cherchons en effet des programmes de remplacement. On aspire à développer un certain nombre de choses en Day Time. Comme on ne s’appuie pas sur un catalogue de chaînes hertziennes, nous sommes obligés de créer et de produire un très grand nombre de programmes frais et inédits. C’est ce qui nous donne cette identité unique. Nos productions internes comme «Direct Auto», «Les Animaux de la 8» et «Langue de bois s’abstenir» connaissent de jolis succès.