F. LE BORGNE (DigiWorld Yearbook) : « La croissance de la TV linéaire à l’échelle mondiale reste positive (+1,8 %) »

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Florence LE BORGNE, Responsable du Stream Future TV & Digital Content à l’Idate

Tous les ans, le DigiWorld Yearbook est là pour fournir les derniers chiffres du numérique et analyser les tendances pour la prochaine décennie sur les multiples marchés transformés par le digital. Détails avec Florence LE BORGNE, Responsable du Stream Future TV & Digital Content à l’Idate.

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La croissance de la TV traditionnelle est-elle toujours aussi impactée par la mutation de la consommation ?

Florence LE BORGNE

Bien qu’encore positive, la croissance de la télévision linéaire continue de ralentir (+2,2% en moyenne par an entre 2013 et 2016), de même que celle de la vidéo à la demande, qui demeure cependant plus soutenue que la moyenne du secteur (+29% sur la période). En 2016, les services audiovisuels ont généré un chiffre d’affaires de 468,5 milliards€, en progression de 2,9% par rapport à 2015. La TV linéaire représente encore 87,9% du marché. Sa croissance à l’échelle mondiale reste positive (+1,8%). Pour le moment, nous sommes sur des tendances qui semblent s’installer sur du long terme avec une baisse de la consommation linéaire qui selon les pays est plus ou moins brutale. Selon les tranches d’âge, les personnes les plus âgées sont historiquement celles qui continuent le plus massivement à regarder la TV linéaire. Les plus jeunes se dirigent davantage vers la consommation online et délinéarisée. Cela pose des questions sur la façon de mesurer toutes ces audiences avec la consommation en temps réel sur internet et avec tous les acteurs de la TV qui proposent du streaming simulcast. Cela amène à repenser l’interprétation des audiences.

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La convergence des médias est-elle le sujet clé aujourd’hui dans l’écosystème audiovisuel ? 

Florence LE BORGNE

La convergence «telecom-media» est au cœur des problématiques actuelles de nos acteurs. Ce n’est pas uniquement un sujet franco-français. Nous sommes dans le retour de la convergence telle que l’avait rêvéil y a une quinzaine d’années Jean-Marie Messier. Il y a quelques années aux Etats-Unis, nous avons constaté le rachat de NBCUniversal par le câblo-opérateur Comcast. Plus récemment, il y a eu l’acquisition de DirecTV, puis de Time Warner par AT&T. Nous sommes dans des mouvements de très grosse ampleur même si à l’échelle de la France, ce que SFR est en train de faire est un mouvement important.

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Pourquoi ce qui n’a pas fonctionné il y a 15 ans en termes de convergence, marcherait aujourd’hui ?

Florence LE BORGNE

Nous n’avons pas la prétention d’avoir les réponses absolues. Mais aujourd’hui, il y a un environnement concurrentiel qui a fortement évolué d’une part, et des technologies qui se sont améliorées d’autre part. Il y a 15 ans, les opérateurs télécoms ne distribuaient pas de services TV. L’IPTV est apparue en 2003-2004. Entre-temps, les réseaux se sont grandement améliorés avec le développement de la fibre, de la 4G pour la partie mobile, et l’acheminement de signaux TV de très bonne qualité sur les réseaux internet. L’environnement concurrentiel a aussi évolué avec l’arrivée de nouveaux acteurs : YouTube et Netflix sur la partie purement vidéo, Amazon mais aussi les GAFA comme Facebook ou Twitter qui proposent la retransmission d’un certain nombre d’évènements.

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L’OTT est-il au centre des mutations en cours ?

Florence LE BORGNE

Oui, c’est l’acteur qui introduit la rupture principale et contre laquelle tous les autres acteurs sont en train de se repositionner. Parallèlement, les usages vidéo en OTT et les revenus associés explosent. Plus de 60% des Américains déclarent consommer quotidiennement des services OTT, tandis que les jeunes Britanniques passent désormais plus de temps sur Internet qu’à regarder la télévision.