F. DE VINCELLES (M6): « Notre succès ne repose pas sur un seul programme »

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Frédéric de VINCELLES, Directeur général des programmes de M6

Chaîne préférée des Français, selon un récent sondage IFOP, M6 entame sa rentrée avec sérénité. Capable de faire progresser ses marques établies, la chaîne lancera dans quelques semaines de nouvelles marques («Wild, la course de survie», «Rire pour un toit», «Urgences, la vie au bout du fil), mais aussi d’anciennes franchises («Nouvelle Star», «Pékin Express»). Tour d’horizon avec Frédéric de VINCELLES, Directeur général des programmes de M6.

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A l’aube de ses 31 ans, M6 se porte bien. Comment l’analysez-vous ?

FRÉDÉRIC DE VINCELLES

Nous sortons d’une très bonne saison et d’un été historique. Le critère principal pour nous, c’est la cible commerciale sur laquelle M6 est très performante. C’est le résultat d’un équilibre global de la chaîne. Notre succès ne repose pas sur un seul programme. Il est encourageant de voir par exemple que «Zone Interdite» et «Capital», respectivement à l’antenne les mercredis et dimanches, ont fait leur meilleur été depuis 2005 et 2006. Ce sont des marques extrêmement fortes, identifiées par le spectateur. Quand il y a un bon editing, cela fonctionne.

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Votre rentrée sera-t-elle tout aussi historique ?

FRÉDÉRIC DE VINCELLES

Plus les années passent, plus les rentrées sont difficiles. Dans un paysage à 27 chaînes gratuites, il faut être prudent. L’enjeu de la saison est de continuer à prendre des risques. Notre chance est d’avoir un socle de marques référencées que l’on parvient même à faire progresser. «Incroyable Talent» a gagné 700.000 téléspectateurs sur la saison dernière, «Le Meilleur Pâtisser» voit son audience progresser de 600.000 fidèles et «Top Chef» a réalisé sa meilleure saison depuis 4 ans.

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Alors, comment comptez-vous innover ?

FRÉDÉRIC DE VINCELLES

En surprenant ! Les chaînes françaises sont assez peu nombreuses à réussir le lancement de leurs nouvelles marques et à assurer ensuite des 2nd saisons. Chez M6, nous y parvenons. C’est le cas pour «Mariés au premier regard», «Une Ambition Intime» (avec des artistes français), «Saturday night live» et «Dossier Tabou». Compte tenu du savoir-faire de C Productions dans la fabrication de magazines, nous avons réfléchi à des écritures différentes qui ont abouti à «Urgences, la vie au bout du fil». Dans ce one-shot non incarné, tourné en huit clos, on s’attache au personnel d’un centre d’appels d’urgences.

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Et vos ambitions en fiction française ?

FRÉDÉRIC DE VINCELLES

Nous avons initié un vrai travail depuis plusieurs années. Cette saison, nous serons en mesure de proposer au minimum 4 nouvelles séries : des comédies et des thrillers. Après avoir rencontré un beau succès en matière de thriller avec «Glacé», nous lançons «Souviens-toi» (6X52’), une série à la fois saisissante et émouvante avec Marie Gillain et Sami Bouajila ainsi que «La faute» (4X52’), portée entre autres par Valérie Karsenti. Côté comédie, on mise sur «Quadras» (8X52’) qui traite de la crise de la quarantaine et «Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?» (6X52’) sur le changement de vie. Quant aux shortcoms, «En famille» a enregistré son meilleur été depuis 3 ans. Et «Scènes de Ménages» est repartie de plus belles. Nous cherchons d’ailleurs de nouveaux couples pour l’année prochaine. La série sera déclinée 2 à 3 fois en Prime Time.

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«Nouvelle Star» est de retour. Pourquoi relancer cette marque ?

FRÉDÉRIC DE VINCELLES

Son retour s’inscrit dans une réflexion globale. Ce qui m’a convaincu, c’est la rencontre entre M6, FremantleMedia et Renaud Le Van Kim, le producteur exécutif. Ils nous ont proposé une nouvelle vision du  format en le renouvelant de toute part : l’animatrice (Shy’m), le jury, le décor et en offrant une montée en gamme visuelle du programme. Terminée la file d’attente à l’extérieur. On a changé la façon de produire en pré-castant des candidats et en se garantissant d’un niveau qualitatif. Nous avons aussi changé les règles. On octroie au jury un «Star Pass» pour que les candidats «coup de cœur» accèdent directement à la finale. Cette mécanique est en passe d’être reprise par les Américains. Enfin, s’il n’y a qu’un seul direct pour la finale, c’est pour que le jury conserve son pouvoir jusqu’à l’ultime épisode en direct où comme dans la vraie vie le public aura le mot de la fin.

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Comment souhaiteriez-vous structurer votre Access à terme ?

FRÉDÉRIC DE VINCELLES

Récemment, nous avons augmenté le nombre de cases d’Access. Nous avions au départ 2 téléfilms suivis de 2 émissions. A présent, nous programmons 1 téléfilm et 3 émissions. Si nous avons changé la structure, c’est parce que notre principal concurrent a programmé  frontalement des téléfilms. De tout mal, nous en faisons un bien. De ce fait, nous avons trouvé la parade en engrangeant des succès avec «Les rois du gâteau», «La robe de ma vie» et «Une boutique dans mon salon». Ces trois marques viennent compléter nos programmes piliers que sont «Chasseurs d’Appart» et «Les Reines du Shopping». Dans son genre, «Les robes de ma vie» est un «workplace reality» que l’on va décliner dans d’autres univers.

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Quid des jeux d’aventures et des créations françaises sur M6 ?

FRÉDÉRIC DE VINCELLES

Chez M6, notre spécificité est d’être inventif jusqu’à créer des formats. Ce n’est pas une obsession mais cela répond au manque de nouvelles créations sur le marché international. C’est le cas de «Wild, la course de survie» qui est l’association de pros de la survie avec des néophytes. Pour lutter contre des émissions parfois répétitives en aventure, chaque épisode proposera un décorum différent : de la savane à la forêt tropicale en passant par la montagne… Dans un autre genre, on travaille avec Mike Horn sur «The Island», «A l’état sauvage», des documentaires avec lui ainsi que des concepts sur-mesure. Enfin, nous relançons «Pékin Express», très attendu des téléspectateurs. Début du tournage en début d’année.