Facebook condamné à «livrer les données» d’un utilisateur

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World Economic Forum, WEF, in Davos, Switzerland - 20 Jan 2017
Mandatory Credit: Photo by GIAN EHRENZELLER/EPA/REX/Shutterstock (7916860az) The facebook logo inside the facebook Chalet on the sideline of the 47th annual meeting of the World Economic Forum, WEF, in Davos, Switzerland, 20 January 2017. The meeting brings together enterpreneurs, scientists, chief executive and political leaders in Davos January 17 to 20. World Economic Forum, WEF, in Davos, Switzerland - 20 Jan 2017

Le tribunal de Clermont-Ferrand a donné raison mardi à un boulanger face à Facebook, en condamnant le géant américain à «livrer les données» d’un utilisateur du réseau social qui usurpait l’identité de l’artisan. «C’est une très bonne nouvelle (…)», a déclaré mardi soir Me Léna Borie-Belcour, le conseil de Philippe Seramy, 53 ans, boulanger à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme). Saisi en référé, le président du tribunal a reconnu dans son délibéré «un trouble manifestement illicite subi par M. Seramy, à qui Facebook doit verser 2.000 euros pour les dommages et intérêts et 2.500 euros pour les frais de procédure», a ajouté Me Borie-Belcour. Une fois notifié de sa condamnation, Facebook aura 72 heures pour fournir «toutes les données de nature à identifier l’auteur de la page» frauduleuse, avec une astreinte de 500 euros par jour de retard après ce délai. C’est courant mai que des amis et des clients de Philippe Seramy ont signalé à ce dernier qu’une fausse page Facebook de sa boulangerie avait été créée alors qu’il n’en existait pas et que le boulanger n’était pas alors utilisateur du réseau social. «Cette page présentait des photos ignobles d’insalubrité, prétendument des locaux de la boulangerie. Son auteur s’amusait en plus à y mettre de petits commentaires sarcastiques (…). Bourg Lastic a deux boulangeries, 800 habitants; c’était en plus potentiellement un préjudice commercial conséquent», a expliqué Me Borie-Belcour. Après avoir demandé début juin en vain la suppression de la page frauduleuse auprès de Facebook France, Philippe Seramy a envoyé une assignation en référé au siège européen du géant américain, à Dublin en Irlande. Fin novembre, la page n’était plus accessible au grand public. «Le problème, c’est que la réponse qui s’affiche encore maintenant quand on cherche cette page frauduleuse indique que le contenu recherché n’est plus «accessible actuellement» ou est accessible à une audience dont mon client ne fait pas partie», a poursuivi Me Borie-Belcour. «La décision du tribunal aujourd’hui va permettre d’empêcher tout cela en demandant en outre la suppression effective et définitive de ce compte», a-t-elle souligné.