Festival de Cannes : «Une affaire de famille» de Hirokazu Kore-Eda remporte la Palme d’Or 

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71st Cannes Film Festival - Closing ceremony - Cannes, France May 19, 2018. Director Hirokazu Kore-eda Palme d'Or award winner for his film "Shoplifters" (Manbiki kazoku). REUTERS/Eric Gaillard

Le 71ème Festival de Cannes a sacré samedi un de ses habitués, le Japonais Kore-Eda, pour sa bouleversante chronique familiale «Une affaire de famille», au terme d’une édition sous le signe des femmes dont la clôture a été marquée par une intervention d’Asia Argento, une des accusatrices d’Harvey Weinstein. La star australienne Cate Blanchett et son jury ont par ailleurs récompensé deux des trois réalisatrices en compétition, ainsi que Spike Lee, pour «BlacKkKlansman», un pamphlet anti-raciste, et Jean-Luc Godard, qui reçoit une Palme d’or spéciale. La Palme d’or, elle, est revenue à Kore-Eda, l’un des favoris: «La décision a été difficile. Nous avons été transportés par le jeu d’acteur et la mise en scène. Nous ne sommes pas là pour juger mais pour choisir», a estimé Cate Blanchett: «Mais il n’y a pas eu d’effusion de sang», a-t-elle ajouté en souriant. «Il y a une grâce dans ce film, dans la mise en scène», a commenté le réalisateur Denis Villeneuve, membre du jury, à propos de cette Palme d’or à même de séduire un assez large public. Sélectionné cinq fois en compétition et plusieurs fois distingué, Kore-Eda, auteur de «Nobody knows» et «Tel père tel fils», prix du Jury en 2013, a fini par remporter la récompense suprême pour son long métrage: l’histoire d’une famille de marginaux qui recueille une fillette maltraitée. Il a souhaité partager son prix avec le Russe Kirill Serebrennikov et l’Iranien Jafar Panahi, tous deux interdits de sortie du territoire. Ils faisaient partie des 21 réalisateurs dont les films étaient en lice pour la Palme d’or mais n’ont pas pu venir.