Festival de cinéma de Busan : l’ex-directeur artistique condamné pour fraude

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L’ex-directeur artistique du Festival international du film de Busan, plus grand rendez-vous du cinéma d’Asie, a été condamné mercredi pour fraude comptable à une peine de prison avec sursis, une affaire dénoncée comme une cabale politique par une partie du milieu cinématographique sud-coréen. Lee Yong-Kwan, patron du Biff jusqu’en février, a été reconnu coupable d’avoir versé frauduleusement un total de  27,5 millions de wons (22.264 euros) à une entreprise spécialisée dans l’obtention de partenariats. Trois autres responsables du festival, anciens et actuels, ont également été condamnés à des peines de prison avec sursis. Les poursuites avaient été lancées alors que le Biff était englué dans une dispute amère avec les autorités de Busan, la ville hôte, au sujet de la programmation en 2014 d’un film sur la catastrophe du ferry Sewol. Ce documentaire, «Diving Bell» («Cloche de plongée») fustigeait la gestion par le gouvernement du naufrage qui avait fait 304 morts, dont 250 lycéens, en avril 2014. Le maire de Busan, Suh Byung-Hoo, qui était alors également le président du comité organisateur du Biff, s’était violemment opposé à sa diffusion. Les subventions publiques au festival avaient ensuite été réduites de près de moitié et M. Lee avait été la cible d’enquêtes multiples de la part des autorités. Il avait été acculé à la démission en février 2015. Selon l’agence sud-coréenne Yonhap, M. Lee a annoncé qu’il ferait appel du jugement, qualifié d’injuste par une organisation de réalisateurs sud-coréens. «Nous nous attendions à ce que la cour exonère M. Lee, étant donné que les charges pesant sur lui étaient le résultat d’une campagne de répression politique visant à mater le festival», a déclaré le groupe dans un communiqué. «Nous allons travailler ensemble pour rétablir la réputation de M. Lee». Des centaines de réalisateurs, d’acteurs et de producteurs sud-coréens ont boycotté l’édition 2016 du Biff à cause de cette affaire.