FICAM : Baromètre Long Métrage 2017

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L’Observatoire Métiers et Marchés de la Ficam recense les tournages des films de long métrage constatés et déclarés par les adhérents de la Ficam, dont le 1er jour de tournage est situé entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année civile. Des différences peuvent apparaître avec les données officielles du CNC qui prennent en compte les films ayant obtenu leur agrément d’Investissement ou de Production dans chaque année civile. Il ressort de l’étude que la production de longs métrages, tout genre confondu, baisse de 3% entre 2016 et 2017. Nous atteignons un total de 202 projets. Depuis 2015, le nombre de longs métrages d’initiative française passe chaque année la barre des 200 films produits. La production de longs métrages de fiction d’initiative française (hors films d’animation et documentaires) atteint le niveau de 165 projets mis en production, en légère baisse comparé à 2016 (-2%). Le nombre total de semaines de tournage est en baisse de 5%, la chute du nombre de semaines de tournage à l’étranger (-13%) impactant directement ce résultat. Le nombre de semaines de tournage à l’étranger atteint ainsi un niveau historiquement bas sur l’année (231 semaines). Le nombre de semaines de tournage en France baisse de 3% mais garde malgré tout un bon niveau, dans la moyenne haute de la décennie. A noter aussi que le taux de délocalisation est à 19% en 2017, soit le taux le plus bas de ces 10 dernières années. Ce bas niveau historique, sous la barre symbolique des 20%, confirme l’efficacité du nouveau Crédit d’impôt Cinéma, mis en place au 1er janvier 2016. Notons toutefois qu’en 2017, ce sont les films à moins de 10 M€ de budget qui se délocalisent davantage (21%), alors que les films supérieurs à 20 M€ de budget sont totalement relocalisés («Santa & Cie» d’Alain Chabat, «La Ch’tite famille» de Dany Boon, «Taxi 5» de Franck Gastambide, «L’Empereur de Paris» de Jean-François Richet). Nous pouvons noter le très faible taux de délocalisation de la Postproduction en général et des Effets visuels (VFX) en particulier, autour de 5% (alors qu’il était de 40% pour les effets visuels en 2016). Pour ce dernier marché, nous pouvons nous féliciter du retour en force des prestations VFX en France, y compris sur quelques films aux budgets importants («Spirou et Fantasio» d’Alexandre Coffre, «Belle et Sébastien pour la vie» de Clovis Cornillac, «Dans la brume» de Daniel Roby, «Santa & Cie» d’Alain Chabat, «Gaston Lagaffe» de Pierre Martin-Laval, «Taxi 5» de Franck Gastambide, «Alad’2» de Lionel Steketee, «Le Chant du loup» d’Antonin Baudry ou encore «L’Empereur de Paris» de Jean-François Richet). Les dépenses d’Effets visuels en France ont plus que doublé puisqu’elles sont estimées à 15,5 M€ en 2017 contre 7 M€ en 2016. La Ficam a également recensé les budgets de films de fiction d’initiative française selon les indications données spontanément par les producteurs aux prestataires techniques. Les budgets baissent de 19% entre 2016 et 2017 mais ce résultat est à relativiser par le poids exceptionnel pris par «Valérian» dans les résultats de l’année 2016. Hors «Valérian», les budgets sont en relative stagnation (-1%), pour atteindre 900 M€, dans la moyenne haute des années précédentes. Le budget moyen par film est de 5,4 M€ en 2017 tout comme en 2016 (hors «Valérian»). Entre 2016 et 2017, nous avons une baisse de 23% des films au budget supérieur à 7 M€. Comme en 2016, la répartition reste équilibrée entre la tranche 7 à 10 M€ et la tranche supérieure à 10 M€. Les films compris entre 5 et 7 M€, au nombre de 33, n’ont jamais été aussi nombreux depuis 10 ans ; ils ont été multipliés par 3 depuis 2008. Les films compris entre 2 et 4 M€, au nombre de 46, restent les plus représentés depuis 6 ans (sur les 12 films comptabilisés en Annexe 3 depuis juin 2017, 9 sont dans cette tranche). Notons que le nombre de films compris entre 1 et 2M€ de budget, ont diminué de moitié depuis 2014.